Le Président de la République Andry Rajoelina est un citoyen Malgache à part entière. La précision est de la porte-parole du Gouvernement.
Lors de l’émission Tsy Ho Tompon-trano mihono sur les stations publiques, Lalatiana Rakotondrazafy, porte-parole du Gouvernement, a tenu à répondre à l’Opposition. Depuis quelques jours, cette dernière martèle que l’actuel Président malgache a perdu sa nationalité malgache, conformément aux dispositions de la Constitution malgache et du code de la nationalité malgache qui stipule en son article 42 que « Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère». Qu’en conséquence, l’acquisition volontaire de la nationalité française par l’actuel Chef de l’Etat Andry Rajoelina en Novembre 2014 aurait dû invalider sa candidature en 2018 et de facto rendre caduque sa mandature actuelle.
Pour la porte-parole du Gouvernement, la perte de nationalité telle qu’indiquée dans le Code de nationalité est indépendante des conditions inscrites aux articles 43 et suivants du même texte. Elle rappelle entre autres que la perte de nationalité est ainsi subordonnée à demande du concerné et une autorisation du Gouvernement malgache. Dans la pratique, cette perte de nationalité est actée par un décret pris par le Président de la République, rajoute-t-elle. Dans le cas actuel, aucune décision dans ce sens n’a été prise, ce qui signifie donc que Rajoelina a donc tous ses droits et est citoyen Malgache à part entière.
Pour ce qui est des critiques sur la candidature du binational Rajoelina à la présidentielle de 2018, la porte-parole du Gouvernement y réplique l’article 46 de la Constitution qui dispose que « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy ». Lalatiana Rakotondrazafy explique que la Constitution ne prévoit pas de disposition autour de ceux qui ont une seconde autre nationalité que Malagasy. Qu’en la matière, le candidat Andry Rajoelina est un citoyen Malgache à part entière, il a le droit de déposer sa candidature. Et la ministre de rappeler par ailleurs à ce titre que nombre de dirigeants anciens ou actuels du pays sont binationaux.
Peur au ventre
La candidature de Rajoelina, son élection en 2018 et sa mandature ne sauraient par ailleurs être remises en cause, sur la base de sa naturalisation en 2014, explique la porte-parole du Gouvernement. Il faut selon elle considérer l’article 6 du code de la nationalité malgache, lequel indique en effet que « Les actes accomplis par une personne ou les droits acquis par des tiers sur le fondement de la nationalité apparente ne pourront être contestés pour le motif qu’une nationalité autre aura été acquise ou révélée».
En tout cas, la publication des informations sur le Chef de l’Etat serait loin d’être fortuite, intervenant en effet quelques jours seulement après que le Président français Emmanuel Macron a affirmé la volonté de la France de soutenir le processus électoral à Madagascar, de l’avis de la porte-parole. Cette déclaration vient en effet mettre fin à tout suspense autour de la tenue de l’élection présidentielle à Madagascar, de l’avis de bon nombre d’observateurs. Un scrutin qui verra sans l’ombre d’un doute la candidature du Président Rajoelina qui visera un second mandat.
Ce scénario est craint au plus haut point par l’Opposition et sait qu’elle risque de ne pas faire le poids face à l’actuel locataire d’Iavoloha dont la popularité reste quoiqu’en dise certains encore très haute. A preuve, les récentes démonstrations de force dans l’Atsimo Andrefana ou dans l’Analanjirofo. Agiter le sujet de la perte de nationalité Malagasy du Chef de l’Etat serait ainsi une nouvelle tentative d’empêcher la candidature de celui-ci. A preuve, souligne-t-elle, les déclarations faites hier par des partis d’opposition remettant en cause l’engagement du Chef de l’Etat envers la Nation Malagasy.
Faut-il par ailleurs remarquer, selon la porte parole du Gouvernement que le sujet de la double nationalité du Chef de l’Etat n’est pas nouveau, même si il n’a jamais abordé le sujet de front. La directrice de cabinet affirme toutefois, dans des propos rapportés par le Journal Le Monde, que le PRM assume sa double nationalité. Pour la ministre, polémiquer sur ce sujet est l’apanage de politiciens qui n’ont pas un programme de fond sur lequel débattre.
La Rédaction