Publié dans Politique

Allégations de fraude électorale - L'Opposition surfe sur la vague de désinformation  

Publié le mercredi, 29 mai 2024

Hier, jour d’élections législatives, les réseaux sociaux ont été inondés de publications et de vidéos dénonçant des tentatives de fraude électorale, principalement attribuées aux candidats du parti au pouvoir. Ces allégations, largement relayées par les membres de l’Opposition, ont suscité une vive polémique.

Dès les premières heures du scrutin, des leaders de l’Opposition et leurs partisans ont partagé des images, des vidéos ou des enregistrements sonores sur Facebook, prétendant montrer des irrégularités et des actes de fraude. Parmi les accusations les plus fréquentes figuraient le bourrage d'urnes, l'achat de votes, la signature des registres avant même l’ouverture des bureaux de vote, ainsi que l’utilisation de faux Procès-verbaux (PV) insérés à l’insu des délégués de vote. Des accusations d'intimidation de la part d'hommes proches de candidats de la coalition au pouvoir ont aussi été véhiculées. 

Plusieurs publications incluaient des témoignages anonymes et des séquences dont l’authenticité est difficile à vérifier. Ces accusations ont eu un impact immédiat et significatif sur l’opinion publique. Elles ont amplifié le sentiment de méfiance et d'indignation parmi des électeurs. Certains experts en communication politique estiment que cette stratégie vise à délégitimer les résultats des élections en semant le doute dans l’esprit des citoyens. 

Une analyse des preuves présentées révèle en effet de nombreuses lacunes. Les témoignages et accusations anonymes, bien que potentiellement vraies, manquent de corroboration solide et indépendante. Des organisations opérant dans la surveillance des élections et des observateurs internationaux présents sur le terrain, pour ne parler que de la Capitale, n'ont jusqu'ici corroboré aucun de ces cas. Ce qui fait dire de prime abord que ceux-ci relèvent de la désinformation et d'amplification de rumeurs non fondées. 

Face à ces accusations, des représentants du camp gouvernemental ont condamné ce qu'ils appellent une campagne de désinformation, destinée notamment à déstabiliser. Le gouverneur de la Région Analamanga appelle les citoyens à ne pas accepter d'être instrumentalisés à des fins de troubles. D’autres soulignent par ailleurs que des mécanismes rigoureux de surveillance électorale sont en place pour garantir la transparence et l'intégrité du processus électoral. 

Le Premier ministre Christian Ntsay a rappelé que des recours légaux existent pour contester des résultats. Une manière pour lui d'appeler l’Opposition à respecter les procédures officielles. Le président de la Commission électorale nationale indépendante Dama Arsène Retaf Andrianarisedo a par ailleurs annoncé que des enquêtes sont ouvertes pour faire la lumière sur les irrégularités dénoncées. 

Certains analystes politiques voient  dans cette offensive médiatique une stratégie délibérée visant à préparer le terrain pour des contestations post-électorales. En exagérant ou en fabriquant des allégations de fraude, l’Opposition pourrait chercher à justifier une éventuelle défaite et à mobiliser ses partisans pour des manifestations de grande envergure…

 

La Rédaction 

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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