Mais après la déroute des dernières communales, le discours de Ravalomanana évolue. Désormais, le coupable ne se limite plus à l'état-major électoral, il s'étend maintenant à ceux qui auraient dû être ses complices. Désormais, il se met aussi à critiquer les "petits partis" de l'Opposition, dont la résistance à l’hégémonie du TIM aurait, selon lui, affaibli les chances du TIM. Pour lui, si les autres partis n’avaient pas osé présenter leurs propres candidats, le TIM aurait récolté plus de sièges. La presse locale rapporte par ailleurs qu'il aurait fustigé des mercenaires politiques au sein de la même Opposition. Pour beaucoup, il s'agit une fois encore d'une façon de déplacer la responsabilité sur des acteurs extérieurs sans questionner la stratégie propre du parti.
L'ancien édile d'Antananarivo, lui-même recalé aux portes de la Mairie, s'acharne à éviter l'examen de conscience. En effet, une analyse plus approfondie des résultats des élections montre que le TIM peine à convaincre au-delà de son socle électoral traditionnel. La désaffection des électeurs ne peut être imputée uniquement à des facteurs externes, comme les décisions des institutions électorales ou les divisions internes de l'Opposition. Un discours plus clair, des idées nouvelles et une meilleure prise en compte du contexte politique actuel auraient pu aider le TIM à retrouver du soutien. Mais pour cela, encore faudrait-il que son leader accepte l'idée d'une remise en question.
En tout cas, il est clair aujourd’hui qu’au sommet du TIM, l'auto-critique ou l’auto-évaluation n'est pas à l'ordre du jour. On semble penser qu’il est plus pratique d'accuser les autres. Jusqu'à la prochaine élection ?
La Rédaction