Publié dans Politique

Spoliateurs fonciers à Antananarivo - Un réseau de faussaires démantelé 

Publié le dimanche, 02 mars 2025

Le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) a récemment reçu une plainte concernant des actes de corruption, d’abus de fonction, ainsi que la falsification et l’usage de faux documents en lien avec l’acquisition illicite de biens immobiliers dans un quartier résidentiel de la Capitale malgache. L’enquête ouverte a permis de mettre en lumière un réseau complexe de faussaires spécialisés dans les pratiques frauduleuses de spoliation foncière.

Selon les investigations, ce réseau impliquait des acteurs influents, notamment des chefs d’arrondissement administratif, une notaire, un géomètre expert, une agence immobilière, ainsi que divers intermédiaires.

Le modus operandi de ces individus ciblait des terrains stratégiquement situés dans la périphérie de la Capitale. Des actes de vente antidatés, remontant à environ 30 ans, étaient créés en utilisant des prête-noms, afin de donner une apparence légale à des transactions fictives. Ces faux documents étaient ensuite intégrés dans les registres d’une Commune proche d’Antananarivo.

Une fois ces documents validés, les terrains étaient transférés au nom d’un prête-nom contre une somme symbolique de 10 millions d’ariary. Par la suite, un bail emphytéotique estimé à plus de 2 milliards d’ariary était signé avec un investisseur étranger, souvent via l’intermédiaire d’une agence immobilière. Pour rendre cette opération conforme aux apparences légales, un acte notarié était rédigé, légitimant ainsi toute la procédure frauduleuse.

En tout cas, suite aux enquêtes, 27 février 2025, douze personnes ont été présentées devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC) pour des accusations de corruption active et passive, d’abus de fonction, ainsi que de falsification et d’usage de faux. A l’issue des auditions, deux suspects, un prête-nom et un agent immobilier, ont été placés en détention provisoire. Les autres prévenus ont quant à eux bénéficié d’une liberté provisoire en attendant leur procès.

Notons que le 20 janvier 2025 l’immeuble en question a été saisi par le BIANCO. La saisie confirmée trois jours plus tard par la chambre de saisie et de confiscation du PAC.

La Rédaction

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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