A La Réunion, l'épidémie est déclarée généralisée. Les chiffres communiqués par l'Agence Régionale de Santé sont alarmants : des milliers de cas sont recensés chaque semaine, avec une progression significative. « A ce jour, 15 cas graves ont été signalés dont huit adultes et sept nouveau-nés. Du 10 au 16 mars 2025, 4156 cas ont été recensés et 4 000 nouveaux cas ont été déclarés la semaine passée », selon les communiqués officiels. Bien que le taux de mortalité reste faible, la maladie affecte particulièrement les personnes âgées, les individus immunodéprimés et les nouveau-nés. Depuis le début de l’épidémie en août 2024, deux personnes (de 86 et 96 ans) sont décédées.
Mode de transmission et prévention
La transmission du virus se fait par la piqûre de moustiques femelles du genre Aedes, reconnaissables à leurs rayures noires et blanches. Ces mêmes moustiques sont vecteurs d'autres arbovirus comme la dengue, la fièvre jaune et le Zika. La similarité des symptômes (fièvre, douleurs articulaires, éruptions cutanées) rend le diagnostic parfois difficile, bien que les douleurs articulaires intenses et persistantes soient souvent caractéristiques du Chikungunya. Le traitement repose essentiellement sur des antidouleurs et anti-inflammatoires.
La prévention englobe une double stratégie : individuelle et collective. Au niveau individuel, il est crucial de se protéger des piqûres de moustiques : vêtements longs, répulsifs cutanés, moustiquaires imprégnées d'insecticides sont des mesures efficaces. Collectivement, une lutte anti-vectorielle ambitieuse est nécessaire, impliquant l'élimination des gîtes larvaires (eaux stagnantes dans les pots de fleurs, pneus usagés, etc.) et l'utilisation d'insecticides. Celui
« qui marche courbé en avant » ou le Chikungunya en langue Makondée rode donc. La prévention et la surveillance restent les armes les plus efficaces pour protéger la population malgache.
Nikki Razaf