Publié dans Politique

Manifestation non autorisée à Toliara - Siteny et consorts rappelés à l’ordre

Publié le lundi, 07 avril 2025

L’Assemblée nationale hausse le ton. Dans une note officielle signée de son président, publiée hier, l’institution a rappelé avec fermeté les règles élémentaires qui encadrent l’exercice du mandat parlementaire. L’article 207 du Règlement intérieur, remis sur la table, stipule sans ambiguïté que « il est recommandé à tout député d’informer en permanence et de faire un compte rendu à la fin de chaque session à son électorat ». La note reformule cela autrement en précisant que : « il est interdit à tout député de faire des rapports publics en dehors de la circonscription où il a été élu ».

Un rappel qui ne doit rien au hasard. Il cible, sans le nommer, une initiative politique menée par le député Siteny Randrianasoloniaiko et plusieurs de ses collègues venus appuyer un rassemblement public non autorisé à Toliara, le week-end dernier. Ces derniers, pour la plupart étrangers à la région, ont foulé aux pieds les règles de base du fonctionnement parlementaire.

Lors d’une conférence de presse, toujours hier, le bureau permanent de l’Assemblée nationale a enfoncé le clou, dénonçant un comportement aux antipodes de l’Etat de droit : « Nul n’est au-dessus de la loi, quelle que soit sa position ou son statut. (...) Toute violation du Règlement intérieur et des lois de la République doit être fermement condamnée. », a indiqué Milavonjy Philobert, rapporteur général de la Chambre basse, faisant la lecture de la déclaration du bureau permanent. Les députés « frondeurs » sont donc rappelés à l’ordre, accusés d’avoir délibérément enfreint les règles de leur propre institution. 

Quant à Siteny Randrianasoloniaiko, il est plus directement visé pour ses agissements à Toliara, jugés incompatibles avec l’ordre républicain. Les faits parlent d’eux-mêmes. Malgré l’interdiction formelle émise par la Préfecture et l’Organe mixte de conception (OMC) d’Atsimo-Andrefana, le député a maintenu son projet de meeting public le 6 avril, sous prétexte de faire un « compte rendu » à la population, mais qui manifestement vise à s’opposer au projet Base Toliara.

Déterminé à tenir sa réunion coûte que coûte, Siteny a débarqué à Toliara flanqué d’un groupe de parlementaires venus d’autres circonscriptions, voire d’autres provinces, pour lui prêter main-forte. La réponse des autorités ne s’est pas fait attendre. Dès le samedi matin, les accès à son domicile à Andaboy ont été bloqués, empêchant toute sortie.

L’après-midi a vu éclater à Besakoa et Anketraka des échauffourées entre les Forces de l’ordre et les partisans du député qui ont érigé des barricades. Des affrontements et des jets grenades lacrymogènes ont été rapportés, de même que des blessés et arrestations. Le meeting, lui, n’a jamais eu lieu.

Ce que certains ont voulu présenter comme un acte de bravoure politique est recadré par les autorités comme une tentative de passage en force contraire aux lois de la République. « Il est inacceptable que des troubles politiques soient fomentés sous couvert de prétendue défense du peuple, alors qu’il s’agit en réalité d’une tentative de coup d’Etat », a fustigé le bureau permanent qui appelle à « l’application sans condition des sanctions prévues à l’encontre de toute personne qui agit de la sorte, que ce soit de manière directe ou indirecte ».

La Rédaction

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Editorial

  • A quoi bon !
    Des nouveaux membres de la Haute Cour de justice (HCJ) ont prêté serment. Du coup, des observateurs s’interrogent sinon s’exclament « à quoi bon ! » Une remarque quelque peu désobligeante à l’égard d’une prestigieuse et haute institution judiciaire, soit. Mais, la réalité est là. Et elle s’entête. Les précédents membres de la HCJ ont terminé leur mandat respectif sans avoir pu faire valoir leur compétence dictée par la loi et ce à cause d’un blocage à l’Assemblée nationale de la mandature précédente. Rappelons que le manquement à la mise en place de la Haute Cour de justice avait valu à Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, au moment des faits, des mesures disciplinaires de la part de la Haute Cour constitutionnelle du fait que le Président Rajaonarimampianina n’a pas respecté le délai de douze mois prescrit par l’article 167 de la Constitution pour la mise en place de la…

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