Publié dans Politique

Corruption à l’aéroport d’Ivato - Quatre policiers de la PAF placés en détention provisoire

Publié le dimanche, 13 avril 2025

Le BIANCO frappe fort. Quatre policiers de la Police de l’air et des frontières (PAF) en poste à l’aéroport international d’Ivato ont été placés en détention provisoire à la prison d’Antanimora, vendredi 11 avril 2025. Ils sont poursuivis pour abus de fonction, corruption et extorsion de fonds, selon un communiqué du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO). Cette mise sous écrou est intervenue à l’issue d’une enquête ouverte par le BIANCO, déclenchée par des signalements diffusés sur les réseaux sociaux.

Les faits reprochés remontent à la nuit du 7 février dernier. Un passager sur le point d’embarquer à bord d’un vol Ethiopian Airlines à destination de Dubaï aurait été sommé par ces agents de verser la somme de deux millions d’ariary, sous peine de se voir refuser l’embarquement. Et ce, malgré la régularité de tous ses documents de voyage. Une partie de la somme a été versée sur place, le reste envoyé via mobile money. L’enquête a révélé que le quatuor s’était immédiatement partagé l’argent.

Bien que le passager victime ne se soit pas formellement porté plaignant, le BIANCO a poursuivi son enquête, conformément à la législation anti-corruption. L’institution affirme vouloir répondre aux nombreuses dénonciations enregistrées concernant les pratiques douteuses au sein de l’aéroport. Un agent du BIANCO est désormais présent en permanence sur place pour recevoir les doléances et accompagner les usagers dans leurs démarches.

Ces quatre policiers venaient à peine d’être affectés à Ivato en septembre 2024. Leur éviction s’inscrit dans une série de mesures prises par le ministère de la Sécurité publique, dans le sillage d’une descente inopinée du Président de la République dans l’enceinte aéroportuaire l’an dernier. A cette occasion, le Chef de l’Etat avait ordonné un nettoyage en profondeur des services opérant dans ce lieu stratégique.

Cette affaire refait apparaître au jour certains cauchemars que l’on pensait disparus. Si la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025–2030 est censée bâtir un pays où « l’intégrité règne » et où la corruption ne freine plus le développement durable, elle ne pourra porter ses fruits que si les pratiques changent durablement sur le terrain. En tout cas, la rapidité de la procédure, l’implication du ministre de la Sécurité publique et la transparence du BIANCO dans ce dossier ont de quoi rassurer.

Recueillis par L.A.

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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