En complément de ces peines privatives de liberté et des sanctions pécuniaires prononcées, l’ensemble des cinq personnes condamnées ont été déclarées civilement responsables et sont désormais tenues solidairement de verser un montant total de deux milliards d’ariary à titre de dommages et intérêts. D’après des sources judiciaires proches du dossier, tous les condamnés ont été transférés à la maison centrale de Tsiafahy.
Trafic illicite de tortues, blanchiment de capitaux et trafic d’influence, seraient les griefs retenus contre ces individus. Les faits à l’origine de cette affaire remontent à la veille des festivités de Noël de l’année dernière. C’est dans la Commune rurale d’Antehiroka, située dans le District d’Ambohidratrimo, que s’est produit l’incident initial, a rapporté les Forces de l’ordre. Ce soir-là, une patrouille de la Gendarmerie nationale effectuait une ronde de surveillance lorsqu’elle a repéré deux véhicules à l’arrêt en bordure de route, précisément dans le Fokontany de Morondava. Une activité jugée inhabituelle et suspecte a attiré l’attention des Forces de l’ordre. En effet, des individus étaient en train de transférer discrètement une valise d’un véhicule vers un autre.
Saisi par le doute, le personnel de la Gendarmerie a aussitôt procédé à l’interpellation et à l’identification des occupants des deux voitures. L’un d’eux s’est alors identifié comme étant un député en exercice. Après quelques instants de réticence et de tergiversations, les intéressés ont finalement consenti à accompagner les gendarmes jusqu’au poste afin de permettre une vérification plus approfondie de la situation.
La fouille des véhicules a permis la découverte d’une valise contenant pas moins de 112 tortues radiées, appartenant à une espèce endémique classée parmi les espèces protégées et menacées d’extinction. Cette trouvaille est venue confirmer le caractère manifestement illicite de l’opération en cours. Les individus interpellés sur les lieux — parmi lesquels figurait l’élu parlementaire ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs — ont été placés en garde à vue dans l’attente des suites judiciaires. L’enquête préliminaire diligentée par les autorités compétentes a, semble-t-il, mis en lumière leur implication directe et active dans un réseau de trafic illégal d’espèces protégées.
La Rédaction