Bengladesh entre en contact avec Madagascar au sujet des lémuriens en captivité dans ce pays asiatique. La semaine dernière, Rubaiya Ahmad, fondateur et président de la Bangladesh Animal Welfare Foundation (Obhoyaronno), une organisation à but non lucratif, a écrit au président du Groupe d’étude et de recherche sur les primates de Madagascar (GERP), en l’occurrence le Pr Jonah Ratsimbazafy. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a été aussi mis au courant.
Les échanges concernent le rapatriement d’un spécimen de lémur catta mâle qui a pu être récupéré d’un vol au parc national de Gazipur. « Trois individus de cette espèce ont été volés », a informé le responsable. A la suite de cet événement, Dhaka désire retourner l’animal à son pays d’origine. Ce, en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
En activité depuis une quinzaine d’années, l’Obhoyaronno estime que le moment est maintenant opportun pour elle d’agir de la sorte. En seize ans, Bengladesh a connu un changement de régime qui rend possible le retour des animaux exotiques en captivité chez eux. Les autorités de transition de Dhaka ont entrepris un certain nombre de réformes qui touchent plusieurs secteurs dont la protection des espèces sauvages.
Rizwana Hasan, une députée environnementaliste et avocate, est ainsi arrivée à la tête du ministère de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique, l’autorité de rattachement du parc national de Gazipur qui a été récemment visité par des personnes malintentionnées en y extirpant de force trois individus de lémur catta. Le seul individu récupéré doit alors être rapatrié chez lui pour son bien-être.
L’animal a six ans en ce moment. D’après Ahmad, les autorités de Dhaka s’engagent à faire le nécessaire pour faciliter son transfert à Antananarivo. « Je vous écris espérant que votre organisation est en mesure de le recevoir, de s’occuper de lui et de lui fournir les soins dont il aura besoin une fois il sera de nouveau à la maison », a écrit le correspondant au patron du GERP qui a immédiatement informé l’équipe d’Antsahavola.
Le lémur catta compte parmi les vingt-cinq espèces de primates les plus menacées au monde à cause surtout de la contrebande. Seize spécimens saisis en Thaïlande ont été retournés à Madagascar l’an passé. Le GERP a alors fait partie d’un comité scientifique mis en place en vue de ce rapatriement. L’opération a fait couler beaucoup d’encre à Madagascar et sous d’autres cieux en raison de l’ampleur du trafic d’espèces sauvages sur l’île.
M.R.