Le rapport a aussi indiqué que parmi les secteurs touchés, les Collectivités territoriales décentralisées (23.41%), le foncier 14.21% et l’éducation 13.71% forment le trio de tête tandis que les Travaux publics figurent au rang de bon élève de la classe avec 0.67% sur les 2 688 doléances reçues. Gaby Nestor Razakamanantsoa, le directeur général du BIANCO, exprime sa déception face à ce bilan, soulignant que l’objectif principal n’est pas simplement d’augmenter le nombre de cas détectés ou traités, mais plutôt de réduire, voire d’éradiquer la corruption. Il faut insister sur la nécessité de renforcer la dissuasion et de promouvoir une culture de l’intégrité, un combat qui ne peut être gagné sans une volonté politique ferme et des initiatives concrètes, comme l’a aussi rappelé Andriamifidy Jean Louis, président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité.
Frapper là où ça fait mal
Les préjudices économiques causés par la corruption en 2024 sont estimés à près de 53,5 milliards d’ariary, une somme qui illustre l’ampleur du mal. La saisine et la confiscation de biens s’élèvent à près de 24 milliards d’ariary, principalement des terrains non bâtis. Le DG du BIANCO souligne que pour les corrompus, la confiscation de biens est souvent plus douloureuse que l’emprisonnement. Les perspectives pour 2025 s’annoncent encore plus sombres : entre janvier et avril, déjà 184 cas ont été détectés, impliquant 581 personnes, avec 32 placées sous mandat de dépôt. Les préjudices estimés atteignent actuellement 100 milliards d’ariary, dont 94,2 milliards de biens mal acquis saisis, ce qui indique une intensification de la lutte. Le bilan de 2025 risque d’être lourd.
Nikki Razaf