Le report du mois d’avril avait permis d’aboutir à un consensus entre les autorités et les représentants de la famille royale sakalava pour organiser un retour dans le respect des rites et des valeurs culturelles. En ce sens, le mois d’août s’est imposé naturellement, coïncidant avec la période traditionnelle du « Fitampoha », cérémonie ancestrale de purification des reliques royales chez les Sakalava du Menabe.
Il était dit à l'époque que un zomba (tombeau royal) était en cours de construction à Ambiky, ancienne capitale du royaume sakalava du Menabe, où le crâne de l’Ampanjaka Toera devrait reposer. Une fois arrivé à Madagascar, le reliquaire royal passera d’abord par Antananarivo où une cérémonie nationale d’accueil est prévue, en présence de toutes les autorités traditionnelles malgaches, avant son transfert vers le Menabe.
« Ce retour est bien plus qu’un acte symbolique de restitution patrimoniale. Il s’agit d’un moment d’unité nationale », a martelé la ministre. Dans une volonté de réconciliation avec l’Histoire, le Président de la République a qualifié le roi Toera de « martyr » et insisté sur l’importance d’un accueil empreint de dignité et de solennité. « Il mérite le respect et les honneurs », a rappelé la ministre qui a également salué l’implication active de la famille royale dans les préparatifs culturels et spirituels liés à cet événement.
Côté français, la coopération reste constante. Les échanges entre les deux Etats se poursuivent, dans le strict respect des engagements pris dans le cadre du décret français du 3 avril 2024 qui autorise la remise de ces restes humains à Madagascar dans un délai d’un an.
Le cas du roi Toera s’inscrit dans un mouvement plus large de restitution des biens culturels africains, amorcé ces dernières années par la France. Pour Madagascar, cette restitution est à la fois un acte de justice historique, une reconnaissance du passé colonial, et un geste fort envers les communautés locales, en particulier les Sakalava, gardiens d’une mémoire vivante.
Recueillis par L.A.