Publié dans Politique

Grand synode de la FJKM - L’élection du futur président en ligne de mire

Publié le jeudi, 07 août 2025

Tolagnaro s’apprête à accueillir, dans moins d’une semaine, la 20e édition du Grand synode (Synoda lehibe) de la FJKM, l’instance la plus haute de cette église protestante réformée. Plus de quatre cents délégués, pasteurs et laïcs, y entreront en conclave pour débattre des grandes orientations de l’église pour les quatre prochaines années, de 2025 à 2029. Et surtout, ils auront la lourde responsabilité d’élire le nouveau président de la FJKM.

 

En effet, le pasteur docteur Irako Andriamahazosoa Ammi, président sortant, tirera sa révérence après deux mandats. Son départ ouvre la voie à une nouvelle ère pour l’église, et les regards sont désormais tournés vers ceux qui pourraient lui succéder. Plusieurs noms circulent déjà, notamment parmi les membres du bureau sortant. Mais certaines figures, connues pour leurs prises de parole à tonalité politique lors de sermons passés, font grincer des dents.

Ces interventions aux relents partisans, notamment lors d’un grand rassemblement au coliseum d’Antsonjombe, avaient marqué les esprits. Sous prétexte de prédication, certains avaient profité de la tribune religieuse pour lancer des piques à l’endroit du pouvoir en place. Une attitude jugée déplacée par de nombreux fidèles, attachés à la neutralité de leur église dans les affaires politiques.

Car c’est bien là l’héritage que laisse le président sortant, à savoir, une ligne claire de séparation entre foi et politique. Durant ses mandats, le révérend Irako Andriamahazosoa Ammi s’est attaché à maintenir la FJKM loin des turbulences partisanes. Une posture qui, aujourd’hui encore, est largement saluée dans les rangs des fidèles. Beaucoup voient en cette retenue une manière plus digne et plus spirituelle d’assumer la mission de l’église.

Le souvenir du pasteur Lala Rasendrahasina, prédécesseur du président sortant, plane encore sur les débats. A l’époque, la différence entre prêche religieux et discours politique n’était plus très claire. Certains se souviennent qu’en février 2009, il avait même refusé de rendre visite aux victimes des événements tragiques du 7 février, un geste qui avait profondément choqué au sein de la communauté chrétienne. Ce passé alimente aujourd’hui une volonté de tourner définitivement la page des interférences politiques.

Alors que les commissions et travaux de rapport s’annoncent denses jusqu’au 16 août, l’enjeu de l’élection du président, prévue entre le 18 et le 20 août, sera observé de près. Les fidèles espèrent un choix sage, cohérent avec l’orientation apolitique voulue par une large majorité.

 

L.R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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