Restaurer la confiance des citoyens envers la justice. Tel est le message central du Président de la République, Andry Rajoelina, lors de sa première rencontre avec la nouvelle formation du Conseil Supérieur de la magistrature (CSM) mise en place en décembre et qu’il préside de droit. Rapprocher la justice des citoyens, renforcer son indépendance et valoriser l’exemplarité tout en luttant contre la corruption sont des chantiers prioritaires pour le Chef de l’Etat.
Rajoelina a rappelé que « une décision de justice est rendue au nom du peuple malgache » et qu’elle peut avoir des conséquences directes sur la société et l’avenir du pays. Il a insisté sur la responsabilité sacrée des magistrats. « Nous avons besoin de juges indépendants, incorruptibles, impartiaux, animés d’un sens aigu de la justice et de l’amour de la patrie. », dit-il.
Le Président a par ailleurs reconnu les difficultés d’accès à la justice dans les zones éloignées, rappelant que seuls 42 des 120 Districts disposent d’un tribunal. Depuis son arrivée au pouvoir, douze nouveaux tribunaux ont été créés, dont celui de Belo sur Tsiribihina, et d’autres suivront pour rapprocher les juridictions des citoyens. Mais l’infrastructure ne suffit pas. « Il faut des hommes et des femmes compétents pour faire vivre ces institutions », a-t-il souligné, appelant au recrutement et au déploiement de juges et greffiers. Il sied d’ailleurs de noter à ce titre le recrutement de 150 élèves-magistrats cette année.
En outre, le Président a insisté sur la discipline et la reconnaissance au sein du corps judiciaire. Il faut sanctionner les magistrats corrompus ou rendus coupables de décisions illégales, tout en valorisant ceux qui agissent avec équité et droiture, parlant notamment de sanctions positives.
Répondant aux critiques sur une éventuelle ingérence, Rajoelina a assuré respecter strictement la séparation des pouvoirs. « Je n’interviens jamais dans le travail de la justice. », soutient-il. Le secrétaire général du CSM a confirmé que le Président a toujours respecté l’article 107 de la Constitution garantissant l’indépendance judiciaire.
Le CSM, responsable des nominations, promotions et affectations des magistrats, est appelé à jouer pleinement son rôle de gardien de l’éthique et d’arbitre impartial. Comme l’a conclu le Président, « La confiance du peuple envers la justice dépend de l’intégrité, de la droiture et des compétences des juges. ». Restaurer cette confiance est une condition préalable à celle des citoyens envers l’Etat.
L.A.