Publié dans Politique

Crise malgache - Le secteur privé plaide pour la stabilité et la relance

Publié le dimanche, 05 octobre 2025

Face à la dégradation du climat social et économique, le secteur privé malgache tente d’imposer sa voix dans le débat national. Le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) et le Fivondronan’ny mpandraharaha malagasy (FIVMPAMA) ont publié, samedi 4 octobre, un communiqué conjoint à l’issue d’une rencontre avec le Président de la République, consacrée à la situation actuelle du pays.

Les deux organisations patronales, parmi les plus influentes de la Grande île, y expriment leur inquiétude quant à l’impact des récents troubles sur le tissu économique et social. Elles appellent à « sécuriser les personnes et les biens », condition jugée « indispensable à la continuité et à la reprise des activités », et à restaurer « un climat de confiance » propice à l’investissement.

Sans évoquer directement les manifestations et tensions qui ont paralysé plusieurs zones d’Antananarivo ces deux  dernières semaines, le patronat  plaide pour un dialogue apaisé et un encadrement responsable des mobilisations. Objectif : éviter « toute escalade de la violence » susceptible d’affecter davantage le fonctionnement des entreprises et la vie quotidienne des ménages.

Le communiqué insiste également sur la nécessité de préserver les acquis économiques de Madagascar, citant l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, l’AGOA  et les partenariats financiers internationaux. Ces leviers, rappellent les deux groupements, demeurent essentiels à la sauvegarde de milliers d’emplois.

Au-delà du constat, le GEM et le FIVMPAMA formulent trois propositions « concrètes et pragmatiques » : renforcer la gouvernance économique pour restaurer la confiance des investisseurs, intégrer les effets de la crise dans la préparation de la loi de Finances 2026, et relancer les filières industrielles, agricoles et touristiques, moteurs de croissance inclusive et de développement territorial.

Les deux organisations appellent à « l’abandon de toute forme de violence » et à la mobilisation des acteurs publics et privés autour d’un « dialogue national constructif, fondé sur la responsabilité, la solidarité et la recherche d’un avenir commun ».

Une mise en garde autant qu’une main tendue

Ce message commun, dans un contexte politique tendu, sonne à la fois comme une mise en garde et une main tendue aux protagonistes. En choisissant le ton du dialogue plutôt que celui de la dénonciation de qui que ce soit, le patronat malgache tente de préserver la cohésion d’un tissu économique déjà fragilisé par la crise politique, la baisse de la production et la frilosité des investisseurs étrangers.

Mais derrière l’appel à la stabilité, transparaît une préoccupation plus profonde : celle d’éviter une rupture durable entre l’Etat et le secteur productif. L’un ne peut pas survivre sans l’autre.  Dans un pays où plus de 80 % des emplois dépendent directement ou indirectement des entreprises privées, la survie du tissu économique reste indissociable de la stabilité institutionnelle. Le communiqué du GEM et du FIVMPAMA sonne ainsi comme un rappel : sans confiance ni visibilité politique, la relance économique tant espérée restera hors de portée.

L.R. 

 

 

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Editorial

  • De l’impossible à l’inévitable !
    Au stade actuel de la situation du moins jusqu’en fin de week-end dernier, il est du domaine de l’impossible d’imaginer un quelconque rapprochement entre les deux camps. La corde reste raide et même se durcit. A l’allure où vont les choses, on s’achemine vers la rupture autrement dit vers le point de non- retour. Pour le moment, il subsiste encore une faible possibilité de parvenir à un certain apaisement. Le dialogue demeure la chance ultime ! Le pays est partagé voire écartelé entre l’impossible rapprochement et l’inévitable dialogue. Pour le camp du pouvoir incarné par le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina, on écarte catégoriquement l’idée de déposer la démission. Une option non négociable dans la mesure où le Président de la République Rajoelina Andry croit dur comme fer qu’il détient entre ses mains la légalité du pouvoir. Une légalité de pouvoir obtenue selon le verdict des urnes ! Démocratiquement…

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