Un projet désormais en pointillés. Le rêve de relier Antananarivo à Toamasina en seulement deux heures semble s’éloigner. Lancé en grande pompe et présenté comme l’un des chantiers les plus structurants du pays, le projet d’autoroute est aujourd’hui marqué par l’incertitude. Après les événements récents ayant émaillé la vie publique dans le pays, les travaux ont été officiellement mis en suspens. Ce n’est que récemment que l’entreprise en charge a été sommée à reprendre le chantier. Outre le terrassement, certaines interventions considérées comme indispensables, notamment la remise en état des séparateurs et l’engazonnage de plusieurs zones déjà aménagées sont au programme. Mais l’ensemble avance au ralenti.
Les informations disponibles indiquent toutefois que l’objectif immédiat reste la finalisation de la première portion de 80 kilomètres, considérée comme la tranche ferme du projet. Huit kilomètres ont déjà été inaugurés et quelques kilomètres supplémentaires bénéficient désormais de leur couche d’enrobé. Le terrassement, lui, est arrivé jusqu’au point kilométrique 72, ce qui laisse environ huit kilomètres avant d’atteindre la longueur totale prévue pour ce premier segment. Cette section doit relier la Capitale à Anjozorobe et semble aujourd’hui être la seule partie du projet pour laquelle les autorités manifestent une volonté claire d’achèvement.
Au-delà de cette portion, le silence demeure. Aucune déclaration officielle n’a été faite concernant l’autoroute elle-même entre Antananarivo, Anjozorobe et Toamasina. Les tranches conditionnelles, censées constituer la suite du tracé, n’ont pour l’instant fait l’objet d’aucune communication publique. Cette absence d’information entretient l’idée que le projet, dans sa version initiale, pourrait être revu ou redimensionné.
Dans ce contexte, la perspective d’une autoroute complète reliant la Capitale au principal port du pays apparaît moins certaine qu’à ses débuts. Un certain nombre de personnes pensent qu’à court terme, il est plus probable de voir émerger une voie rapide entre Antananarivo et Anjozorobe, plutôt qu’une infrastructure autoroutière intégrale jusqu’à Toamasina. Pour beaucoup d’ailleurs l’infrastructure actuelle ressemble déjà plus à une voie rapide qu’à une autoroute.
La Rédaction








