Publié dans Politique

Place du 13 Mai - Volte-face des conseillers municipaux de la Capitale

Publié le mardi, 21 octobre 2025

La Place du 13 Mai, haut lieu de l’expression populaire et des bouleversements politiques malgaches, revient au centre des débats. Faut-il la rouvrir au public ou la préserver de tout usage politique ? La question divise profondément les conseillers municipaux de la Capitale. D’un côté, Toavina Ralambomahay et Lalatiana Ravololomanana défendent une ouverture encadrée mais permanente de la place. Pour eux, il s’agit de « respecter l’esprit du 13 Mai », symbole de liberté et de revendication citoyenne.

 

« Cette place appartient au peuple, pas aux régimes successifs », souligne Toavina Ralambomahay. Sans être des opposants à l’actuel régime, ces élus prônent le changement et la liberté d’expression pour tous et sans crainte. D’ailleurs plusieurs mouvements citoyens et représentants de la Gen Z, y prévoient un rassemblement ce 22 octobre 2025, probablement pour réagir à la nomination du nouveau Premier ministre, Herintsalama Rajaonarivelo.

Face à eux, un autre groupe d’élus — Clémence Raharinirina, Alban Rakotoarisoa et Lily Rafaralahy — plaide désormais pour la prudence. Ils ont retiré leur demande d’autorisation d’occuper la Place du 13 Mai et le jardin d’Ambohijatovo, invoquant le risque d’une récupération politique par certains partisans de l’ancien régime, désormais passés dans l’Opposition.

Pour Clémence Raharinirina, cette décision vise à préserver la stabilité du pays après l’investiture du Président de la refondation, le colonel Michaël Randrianirina. « Nous devons éviter que ces lieux symboliques deviennent à nouveau des foyers de tension », explique-t-elle.

Une position qui en surprend plus d’un : fervente défenseure de la liberté d’expression lorsqu’elle-même se trouvait dans l’Opposition, Clémence Raharinirina prône désormais la retenue au nom de la stabilité. Un revirement que certains interprètent comme un réalisme politique, d’autres comme une forme d’amnésie démocratique.

Entre mémoire et vigilance

Au-delà de la querelle municipale, la question renvoie à une problématique plus profonde : comment gérer un espace à la fois hautement symbolique et potentiellement explosif ?

La Place du 13 Mai, théâtre des grandes mobilisations de 1972, 1991, 2002 ou 2009, incarne autant la liberté d’expression que les fractures du pays. Les partisans de son ouverture y voient une étape vers une démocratie plus participative, tandis que les autres redoutent le retour des manifestations incontrôlées.

Un symbole toujours sous tension

Cette controverse révèle les équilibres fragiles d’une Capitale encore marquée par les crises politiques successives. Entre l’appel à la liberté et la peur du désordre, la Place du 13 Mai reste, plus de cinquante ans après les premières mobilisations, un miroir fidèle de la démocratie malgache : vibrante, exigeante, mais fragile.

La Rédaction

 

Fil infos

  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves
  • « Perquisition » avec violence - Les parents d’une haute conseillère Constitutionnelle torturés
  • Enseignement supérieur - Tolérance zéro réaffirmée face aux abus sexuels
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Ruée vers les 24 postes de chef de Région
  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

A bout portant

AutoDiff