Dans les hôpitaux, la mobilisation des internes et étudiants en médecine a basculé du service minimum au « service zéro » dans plusieurs centres, privant certaines structures de leur relève habituelle et compliquant la prise en charge des patients urgents ; cette paralysie soulève la question d’un renfort organisationnel et matériel immédiat. Le grand hôpital HJRA ne reçoit plus que les urgences absolues.
Les enseignants multiplient les actions et maintiennent des arrêt-cours dans plusieurs régions, réclamant revalorisations, recrutements et transparence dans les nominations, ce qui compromet la continuité scolaire et accroît le besoin d’un plan de rattrapage concerté pour éviter une fracture éducative.
Le personnel pénitentiaire a fermé les portes aux nouveaux entrants — une mesure de pression annoncée par son syndicat pour des durées allant parfois jusqu’à 72 heures — et cette situation a provoqué l’alerte des magistrats quant au dysfonctionnement de la chaîne judiciaire.
Le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) a lancé un ultimatum de 48 heures aux autorités pour débloquer la situation pénitentiaire, ultimatum annoncé publiquement et susceptible, à son expiration, d’être suivi d’une grève nationale des magistrats si aucune mesure concrète n’est prise.
Face à cette conjonction de mouvements sociaux, ce qui attend le pouvoir de transition n’est pas seulement la gestion d’incidents isolés mais la capacité à présenter un calendrier opérationnel crédible : rétablissements techniques rapides pour l’eau et l’électricité, garanties sur la continuité des services de santé, solutions temporaires pour la gestion carcérale et engagements clairs pour la tenue d’un dialogue social transparent.
Il devra aussi démontrer qu’il est en mesure d’articuler des réponses techniques avec des mesures politiques — négociations avec les syndicats, arbitrages budgétaires ciblés et communication factuelle — afin que les citoyens voient des améliorations tangibles.
La fenêtre de crédibilité est courte : le pouvoir de transition se trouve dans l’obligation de proposer un agenda de réformes nécessaires pour stabiliser durablement les services publics.
R.L.







