Depuis l’entame de la période hivernale jusqu’à l’arrivée de la saison des pluies, la Grande île se bat contre la multiplication des feux de brousse et de forêts qui ne font pas de détail sur les espaces verts du pays. Le périmètre national des forêts diminue à vue d’œil. La légendaire forêt tropicale de l’Est, ny ala-Atsinanana, un patrimoine national d’une valeur inestimable, est menacée d’extinction d’ici quelques années si le rythme ravageur des feux n’est pas stoppé du moins freiné. Les aires protégées et des Parcs naturels, abritant des espèces évoluant au sein d’une riche biodiversité à la fois emblématique et endémique de l’île, risquent de voir leur avenir anéanti. A cela s’ajoutent des incendies qui n’épargnent ni habitations ni centres d’affaires ou commerciaux, ni hôpitaux. A Andohatapenaka, une maison d’habitation familiale s’embrase. La cause de l’incendie reste à déterminer du moins jusqu’à hier selon la Police. Le National Park d’Analamanga a pris feu samedi. Les riverains supposent qu’il s’agit ainsi d’un acte volontaire ou criminel. Un incendie s’est déclaré au Toby Loterana Ambohibao, de la mission luthérienne. On annonce qu’il y aurait eu un décès, un enfant. On ignore encore exactement les tenants de ces feux déclarés dans un site aussi délicat que sensible. Le sinistre gala des feux ne s’arrête pas. Ils continuent de détruire sans qu’on puisse les stopper. A Ankorondrano Andrefana, un gigantesque incendie embrase tout un quartier d’habitation et des sociétés privées hier dimanche. Plus de cent cinquante maisons des particuliers, des épiceries, le bâtiment du Fokontany ont été réduits en cendres. Et même, la messe dominicale dans une église du quartier a dû être interrompue à cause de l’intensité des feux. La zone industrielle Zital n’est même pas épargnée. Quatre sociétés furent touchées. Mais, quel désastre !
Observateurs et simples citoyens s’interrogent pourquoi ? Par accident ou acte volontaire, qu’à cela ne tienne ! Les dégâts matériels et les désastres sur le plan moral dépassent l’entendement. Dans le cas des actes volontaires, à qui profitent les crimes ? Quel genre de plaisir de vouloir détruire le patrimoine des autres, des entités économiques qui nourrissent des vies humaines et qui contribuent à l’essor du pays ? Des mobiles politiques ? C’est un phénomène troublant ou critique. En ce moment où le pays traverse une période délicate, jouer avec les incendies, avec le feu, du sens propre que figuré, relève d’une entreprise trop osée, très dangereuse et même périlleuse pour l’avenir de Madagasikara.
Au cas où il s’agirait d’incendies involontaires, par accidents, on s’inquiète toujours. Quand il y a trop d’accidents miraculeusement identiques, il y a lieu de se douter ! Quand des catastrophes de même type se déclarent presque au même moment, on se pose des questionnements : à quoi rime tout cela ?
Ndrianaivo







