Le fait est d’autant plus exceptionnel lorsque l’on sait qu’en même temps, quelque part en Afrique, une crise postélectorale - l’énième du genre - est en train de se profiler à l’horizon. La République démocratique du Congo, au sortir d’une élection présidentielle plusieurs fois reportée, est en effet sur le point d’entrer dans l’incertitude, les résultats annoncés étant contestés aussi bien à l’interne qu’à l’international. Et lorsque, parallèlement se tient à la Cour pénale internationale (CPI) le procès de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, procès lié directement au conflit postélectoral l’ayant opposé à l’actuel tenant du titre Alassane Ouattara, il est très difficile de ne pas voir l’ombre de la Côte d’Ivoire planer dangereusement sur le pays des Kabila père et fils.
D’aucuns diront, certes, qu’avec les crises cycliques qui la secouent depuis son indépendance, l’île rouge est loin de servir de modèle pour le continent africain. Il n’en demeure pas moins cependant que, outre la passation républicaine entre deux Chefs d’Etat élus qui a été effectuée samedi dernier, au moins sur deux points, Madagascar fait figure d’exception en Afrique en matière de pratique démocratique: c’est en effet le premier pays africain où un Président de la République a été destitué pacifiquement par voie parlementaire (empêchement de Zafy Albert) et où un autre qui s’est présenté à sa propre succession, a démissionné 60 jours avant le scrutin, conformément aux dispositions constitutionnelles (cas de Hery Rajaonarimampianina).
« Efa foin’Andriamanitra ho nosy i Madagasikara » (C’est Dieu qui a voulu que Madagascar soit une île, traduction libre), se plait-on à dire. Allusion à la séparation de la Grande île du continent du Gondwana.
La Rédaction