Puis, l’information selon laquelle la DREDD a pu démanteler une filière de trafiquants de bois a inondé les médias locaux. La diffusion de l’information a provoqué un tollé général. Une manifestation s’est même déclenchée devant le bureau de la DREDD pour exiger la libération immédiate des villageois, à la nuit tombante de mardi. Dans l’après-midi, deux d’entre eux ont déjà retrouvé leur liberté. Joël Talata, 84 ans, est l’un d’eux. Tangalamena (chef traditionnel du village d’Ambalahasina), il est aussi le président de l’association Razan’ny Vohibola. Mais dix autres villageois ont encore été retenus malgré l’ordre du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Alexandre Georget, de les libérer immédiatement dans la matinée. Parmi eux, Cyrille Nabe, chef de fokontany d’Andranokoditra. Finalement, ils ont tous pu sortir du bureau aux alentours de 20 heures. « Ils nous ont traités comme si nous étions des criminels », regrette Victor, l’un des villageois injustement accusés. Ils sont tous volontaires pour garder la forêt de Vohibola. Mais, les responsables régionaux, au lieu de traquer les braconniers et leurs complices, ont pris le plaisir de s’abattre sur de simples gens. Une stratégie visant à manipuler d’autres villageois à s’élever contre les gardes et patrouilleurs volontaires se trame également en arrière-plan.
M.R.