Publié dans Politique

Affaire « Vohibola » - Les villageois contre-attaquent

Publié le mercredi, 10 avril 2019

La direction régionale de l’Environnement et du Développement durable (DREDD) d’Atsinanana est mise sur la sellette. Hier, avec l’aide de leur avocat, les douze villageois, arrêtés samedi puis conduits à Toamasina pour être enquêtés au bureau de la DREDD (cf. notre édition d’hier), ont déposé une plainte pour diffamation.  « Nous n’acceptons pas d’être traités ainsi. Cela ne doit pas rester sans suite », nous a fait savoir l’une des victimes. Les plaignants sont des membres de l’association Razan’ny Vohibola, une entité ad hoc qui protège tant bien que mal la forêt primaire, la seule du littoral Est de Madagascar, contre les pilleurs de mèche avec certains responsables locaux. Une équipe aux ordres du directeur régional Christian Ratsimbazafy, avec six gendarmes de Brickaville, les a cueillis chez eux suivant une méthode saugrenue ce week-end. Nous en avons parlé amplement. Les yeux bandés, les villageois accusés de trafic de bois saisis ont été photographiés et filmés par des journalistes aux ordres.

Puis, l’information selon laquelle la DREDD a pu démanteler une filière de trafiquants de bois a inondé les médias locaux. La diffusion de l’information a provoqué un tollé général. Une manifestation s’est même déclenchée devant le bureau de la DREDD pour exiger la libération immédiate des villageois, à la nuit tombante de mardi. Dans l’après-midi, deux d’entre eux ont déjà retrouvé leur liberté. Joël Talata, 84 ans, est l’un d’eux. Tangalamena (chef traditionnel du village d’Ambalahasina), il est aussi le président de l’association Razan’ny Vohibola. Mais dix autres villageois ont encore été retenus malgré l’ordre du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Alexandre Georget, de les libérer immédiatement dans la matinée. Parmi eux, Cyrille Nabe, chef de fokontany d’Andranokoditra. Finalement, ils ont tous pu sortir du bureau aux alentours de 20 heures. « Ils nous ont traités comme si nous étions des criminels », regrette Victor, l’un des villageois injustement accusés. Ils sont tous volontaires pour garder la forêt de Vohibola. Mais, les responsables régionaux, au lieu de traquer les braconniers et leurs complices, ont pris le plaisir de s’abattre sur de simples gens. Une stratégie visant à manipuler d’autres villageois à s’élever contre les gardes et patrouilleurs volontaires se trame également en arrière-plan.
M.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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