Publié dans Politique

Mahabo - L' ancien député placé sous mandat de dépôt pour des crimes

Publié le jeudi, 25 avril 2019

Depuis mercredi soir, Ludovic Adrien Raveloson, ex député de Mahabo et candidat indépendant aux prochaines législatives, est placé sous mandat de dépôt à la maison centrale à Andabatoara Morondava. Son fils appelé Patou et un autre individu le sont aussi avec lui. Le procureur de la République de Morondava, Jean-Jacques William Ratsimandranto,a cité nommément les trois présumés lors de la conférence de presse qu'il a donnée jeudi. Les détails qu'il a fournis à la presse sont effarants.

 

Des dossiers chauds inculpant l'ancien parlementaire du Menabe sont sur la table. Parmi eux le meurtre avec préméditation d'un soi-disant bandit notoire le 21 septembre 2016. Selon le récit de l'homme de la loi, l'élu faisait venir chez lui à Kilizatosa la victime afin de pactiser avec elle. Une semaine plus tard, il l'invitait à nouveau à se rendre toujours à  résidence. C'était là que ses hommes de main intervenaient.Ils transportaient ailleurs le corps meurtri de l'homme et ils pissaient dessus une fois hors de vue, selon toujours le récit du procureur.

Par la suite, le maire et le chef fokontany établissaient une lettre innocentant le parlementaire. Une autopsie était ordonnée trois mois plus tard. En effet, la famille de la victime n'a déposé la plainte que le 20 août 2017. Un mandat d'arrêt était sorti contre le député. Mais des gendarmes complices l'ont toujours prévenu. Il était aussi, outre son immunité parlementaire, un fervent pro-HVM. Selon le procureur, le maire et le chef fokontany en question seront convoqués au Tribunal pour complicité de meurtre.

Fusils à lunette

Lundi dernier, la Gendarmerie de Morondava a arrêté un homme avec un fusil de fabrication artisanale. Au cours de l'enquête préliminaire, celui-ci a révélé que l'arme appartenait à Patou, le fils de l'ex député. Ce fait a amené les autorités judiciaires à ordonner l'arrestation du jeune homme chez ses parents à Kilizato mardi à 5 heures du matin. Mais les parents ne voulaient pas que les gendarmes aient amené leur garçon tout seul. Ils tenaient alors à l'accompagner jusqu'à Morondava.

Une fois là-bas, l'ex député s'est fait cueillir facilement comme un poisson qui s'est introduit de lui-même dans une nasse dormante. Après perquisition, trois fusils à lunette et une importante somme ont été découverts chez lui. La perquisition a été renouvelée hier. Au cours de l'opération, des liasses d'argent totalisant plusieurs centaines de millions d'ariary ont été trouvés à des endroits différents de la maison.

Pire, les fouilleurs ont découvert cinq autres armés à feu soigneusement enveloppés dans un sac enfoui dans un trou à l'intérieur de l'enceinte privée du politicien. Par ailleurs, les précisions du procureur ont soulevé que l'ancien parlementaire a réalisé au cours des trois derniers jours des opérations bancaires mobilisant des sommes colossales.

Kidnapping

Quant à Patou, il était impliqué dans une affaire de kidnapping en plus de la détention illégale d'arme à feu. Des accusations liées à la collecte des produits agricoles ont été également reçues contre lui. De fait, son père est un gros collecteur de maïs qu'il revend à une importante firme agro-industrielle basée à Antsirabe. Un avis de recherche est en même temps lancé contre quatre membres du kalôny, système de défense villageoise, pour les mêmes affaires criminelles impliquant la famille du politicien de Mahabo.

L'arrestation de l'ex député était un événement inouï pour les habitants du Menabe.Ils suivent de très près l'évolution de ces cas. Le palais de justice de Morondava était noir de monde mercredi soir lors du déferrement du politicien réputé être intouchable depuis des années, et surtout sous le précédent régime. Selon des témoins, les agissements de l'ancien parlementaire ont fait souffrir tant de gens dans la région. Sa femme est son suppléant sur la liste électorale des législatives du 27 mai.

M.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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