Publié dans Politique

Triple meurtre à Antanifotsy - L'affaire passe en instruction, une quatrième victime portée disparue

Publié le mercredi, 03 juillet 2019

Roland, Henri et Ranary, ainsi se prénomment les victimes qui avaient été probablement torturées avant qu'elles ne soient assassinées. Cette horrible affaire remonte à fin mai , à Antanifotsy. A l'index,  27  militaires de la RFI. Notons que les corps de ces employés d'une centrale hydroélectrique d'Ambohimahasoa avaient été délibérément jetés dans la rivière Onive locale. Une source d'information a avancé qu'un quatrième compagnon des premiers avait été également arrêté par les militaires. Mais depuis, nul ne sait plus où le malheureux doit se trouver actuellement.  Depuis, les 27 militaires mis en cause ont été arrêtés puis placés en détention provisoire, dans l'attente de leur prochain jugement.

 

Hier, l'affaire était passée en instruction au tribunal d'Anosy. En réalité, c'étaient les plaignants dans l'affaire, constitués majoritairement des membres de la famille des victimes, qui ont été auditionnés par la Justice. Des maires de communes du district d'Ambohimahasoa ainsi que le commandant de brigade de la Gendarmerie locale figuraient parmi les personnes auditionnées par les enquêteurs du tribunal, hier.    

D'après notre recoupement, les trois individus assassinés seraient des dahalo repentis ou simplement des « dahalo niova fo », selon un jargon national. « Peu avant les dernières législatives, ils ont décidé d'abandonner leurs sales activités et remis leurs kalachnikov ou autres fusils aux autorités militaires à Fianarantsoa. Nous en étions témoins à cela », déclare une source d'information.

L'initiative et le geste de feu Roland et consorts, pour remettre leurs armes à la Gendarmerie de Fianarantsoa, n'auraient pas du tout  plu aux membres d'une organisation de sécurité rivale ou « mpiray dina » locale, et ces derniers les auraient dénoncés aux militaires d'avoir toujours confisqué des fusils. Selon notre source, les recrues de ladite organisation accusatrice seraient donc des frères ennemis des trois victimes, du fait que ces dernières appartenaient  à une autre organisation de sécurité de la collectivité locale d'Ambohimahasoa. « L'affaire, il faut l'avouer, a plutôt  un dessous politique car à notre connaissance,  ces militaires de la RFI seraient sous les ordres d'une personnalité d'Ambohimahasoa  et non de l'Etat », continue-t-elle.

Selon toujours l'information, Henri avait été arrêté à Sahatona tandis que Roland et Ranary le furent alors qu'ils étaient au marché à Manandroy. Tous auraient été  poussés à avouer qu'ils détenaient illégalement encore des armes à feu. « Dans le camion militaire, les trois hommes ainsi que leurs proches avaient été soumis à un interrogatoire musclé. Puisqu'ils n'ont trouvé quoi plus dire, ils les ont alors emmenés vers la Capitale. Mais en cours de route, ils auraient été torturés et que leurs tortionnaires les auraient pendus à la ridelle du camion, ce qui devait expliquer les marques de strangulation observées à leurs cous », selon l'information.

En attendant le prochain jugement des militaires impliqués, des bribes d'information, glanées auprès de sources concordantes, ont permis de savoir que 20 éléments de la RFI auraient été transférés à Antanimora, il y a de cela deux semaines. Seuls donc sept d'entre eux demeureraient à Tsiafahy actuellement. On ignore où doit se trouver le lieutenant qui les avait encadrés au moment des faits.  Pour l'heure, le public est dans l'attente  d'une version des autorités mais aussi la prochaine audience des militaires en cause.

Franck Roland

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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