Tout a commencé par l'arrestation d'un détenu, la veille. Ce dernier était surpris par les agents pénitentiaires d'avoir été en possession illégale de chanvre indien « rongony ». Un individu aurait lancé la marchandise de l'extérieur à l'intention du prisonnier qui serait en réalité le petit « dealer » au service de ses co-détenus à Ambalatavoahangy.
Ce dernier aurait tenté de s'opposer par la force à son arrestation, obligeant ainsi les agents pénitentiaires à employer les moyens forts, c'est-à-dire à ouvrir le feu pour la dissuasion. Mais le prisonnier a profité de la mêlée pour inciter ses collègues en détention dont l'un est un ex-gendarme pour se rebeller et obliger les gardes à libérer le passage pour qu'ils puissent rejoindre la liberté.
Face à la tournure dramatique de la situation, les gardes ont été de nouveau contraints à procéder à des tirs en l'air à profusion afin de disperser les mutins, et surtout pour que ces derniers relâchent leurs collègues retenus provisoirement en otages. Aux coups de feu de leurs gardiens, les détenus ont répliqué à coups de jets de pierres. Entre-temps, des policiers furent dépêchés sur les lieux, histoire de prêter main-forte à leurs homologues agents pénitentiaires. Ces membres de la Police ont pris position autour de la maison centrale et ils étaient prêts à entrer à tout moment en action pour arrêter les prisonniers mutins, et surtout en cas d'une tentative de leur part pour s'évader en masse.
La situation ne s'est normalisée progressivement que vers 10h où les trois gardes ont été finalement relâchés. L'on signale aussi des blessures chez certains insurgés. Hier, un calme apparent a régné à Ambalatavoahangy, selon l'information. Cette affaire a poussé plus d'une fois l'opinion publique locale à interpeller l'administration pénitentiaire et les Forces de l'ordre sur l'urgence d'une mesure à prendre face à la surpopulation carcérale et la vétusté des infrastructures dans cette prison.
F.R./T.H.