Publié dans Politique

Analavory Itasy - Des villageois dépossédés des terres par « des faux propriétaires »

Publié le mardi, 23 juillet 2019

C'est un litige foncier comme il en existe beaucoup à Madagascar. Mais sa particularité au-delà des statuts des victimes qui sont tous des paysans, c'est la magie par laquelle les soi-disant propriétaires sont parvenus à s'approprier du terrain d'une superficie de 350 ha sis à Analavory Itasy. Une fois les documents entre leurs mains, ces propriétaires, des  grands opérateurs économiques à Antananarivo, ont mené la vie dure aux petits paysans ainsi qu'aux villageois aux alentours du terrain. Afin d'amadouer la population locale, les propriétaires ont érigé une fondation de bienfaisance mais leur principal but c'est d'étouffer à jamais l'affaire et d'étendre leur « empire ». Mais le fokonolona ne l'entend pas de cette oreille et continue la bataille juridique dont l'issue était déjà en sa faveur.

Cependant, les faux propriétaires ont fait appel à cette décision du Tribunal et tout le monde attend dans la sérénité la suite. Tout le monde, à l'exception de ceux qui se sont accaparés par magie du terrain. Au lieu de suivre les comportements de leurs adversaires, ils leur affligent les peines inimaginables, des coups et blessures jusqu'à l'emprisonnement. Ils inventent des agressions contre eux afin de mettre en prison les récalcitrants qui ne comptent pas pourtant abdiquer pour si peu. Les rapports de la Gendarmerie sont si accablants tant pour les membres de cette dernière dont certains favorisent les faux propriétaires que pour ces derniers dont les agissements restent toujours impunis.

Ces « faux propriétaires » ont obtenu ce vaste terrain suite à une vente effectuée également par des « faux propriétaires ». D'après les témoins, le terrain en question appartenait à un couple français qui a quitté le pays vers les années 60 en France pour quelques mois de vacances. Mais avant de partir, ils autorisaient les villageois de continuer à planter sur leur terre comme auparavant et de se plier aux directives de leur homme de confiance en l'occurrence le gardien de la propriété. Mais suite à un événement malheureux, décès de l'époux, la femme a décidé de rester en France.

Premier rebondissement en début de l'année 70 quand un commerçant du coin réunissait les paysans pour leur annoncer que le couple français lui a fait la donation dudit terrain.  Il invite ainsi les agriculteurs à cesser de travailler sa « terre » et demander aux occupants du lieu de se dégager. Le Tribunal saisi par le fokonolona en 1978 a sorti un verdict en défaveur du commerçant qui n'était pas en mesure de prouver quoique ce soit sur cette donation.

Second rebondissement en 1994. La fille de ce commerçant est revenue à la charge avec une personnalité bien connue, un ministre, du régime de Didier Ratsiraka. Ce ministre venu avec des militaires a non seulement délogé les paysans mais a ramassé également toute la production. C'est sans doute durant cette période de la révolution socialiste que la fille du commerçant et le ministre en question ont pu transférer en leur nom le terrain et de le vendre quelques années plus tard à ce grand opérateur économique de la Capitale. Or, la fille du commerçant n'a pas prouvé ni une vente entre elle et le couple français propriétaire du terrain, ni les preuves d'une affiliation avec ce dernier. C'est tout à fait normal ainsi que la Justice de Miarinarivo, saisie du dossier, a prononcé en 2017 l'annulation des actes de vente réalisés par la fille du commerçant et l'opérateur économique. En dépit de cette décision de la Justice, l'affaire est loin d'être close. Les faux propriétaires occupent toujours le terrain qui ne l'appartiennent pas et pire y interdisent l'accès ou même le passage des paysans…

Le nouveau député élu dans la circonscription est déjà au courant de cet abus et promet de suivre de très près l'évolution du dossier.

La rédaction

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Editorial

  • Vulgaire face-à-face
    C’est encore loin, très loin le « renouveau » ou « refondation », c’est selon. Annoncé avec tam-tam sur les stations de radio et de télévision nationales ou même privées, le face-à-face entre le Gouvernement et les députés de l’Assemblée nationale devait avoir lieu le lundi 17 novembre. En réalité, cinq membres du Gouvernement ont été convoqués par les élus du peuple à savoir les ministres des Travaux publics, de la Santé publique, de l’Education nationale, de l’Energie et des Hydrocarbures, de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement et de la Décentralisation. En tout, six départements clés autour desquels s’articule le bon déroulement du quotidien du peuple. Jusque-là, rien de répréhensible ni d’objection ! C’est un droit constitutionnel prévu par la loi fondamentale que les représentants du peuple « convoquent » des membres de l’Exécutif et cela afin de rendre compte des stratégies que lesdits ministres convoqués entendent entreprendre afin…

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