Publié dans Politique

Marché d’Andravoahangy - Racket de 30 à 60 millions pour un emplacement

Publié le vendredi, 09 août 2019

Le scandale des constructions sur le parking du marché d’Anosibe n’est pas encore près de livrer tous ses secrets que voilà un autre du même acabit pointe son nez. A quelques nuances près, les deux  cas semblent sortir du même moule. L’un et l’autre ont pour cadre des marchés municipaux, le premier à Anosibe et le second à Andravoahangy. Tous deux ont pour acteurs principaux, d’un côté, des délégués du marché, appuyés par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), et de l’autre des marchands réguliers desdits marchés. Le mode opératoire est pratiquement le même : des constructions à usage commercial sont érigées dans l’enceinte des marchés en question et elles sont destinées à être cédées contre des sommes s’élevant à des dizaines de millions de francs. Face à la levée de boucliers des marchands déjà en place face à l’initiative, des délégués se lèvent pour en défendre la légalité, laquelle est confirmée par la mairie. Cette dernière de déclarer en effet que les constructions litigieuses ont bel et bien reçu son autorisation. Mais si la CUA a délivré une autorisation, il doit donc bien y avoir quelque part un demandeur. Au vu de leur prise de position aussi bien à Anosibe qu’à Andravoahangy, on serait enclin à dire qu’il s’agit des délégués. Doit-on alors conclure que ces derniers, en agissant comme de véritables propriétaires, ont droits et pouvoirs sur les terrains des marchés communaux ? Ce qui serait une aberration pure et simple. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître cependant, ce serait la stricte réalité, du moins si l’on s’en tient à ce qui se passe du côté du marché d’Andravoahangy.

 

En effet, des marchands occupant des parcelles dans ce marché depuis plusieurs années rapportent que des délégués leur auraient d’abord proposé la construction sur leur emplacement de locaux en dur moyennant 12 millions d’ariary (60 millions de Fmg). A la réponse des premiers selon laquelle, ils préfèrent prendre eux-mêmes en charge le réaménagement proposé, les seconds leur ont alors signifié que, dans ce cas, il leur faudra payer 6 millions d’ariary (soit 30 millions de Fmg). Si ce n’est pas du racket, Dieu que ça y ressemble. Face à l’impossibilité des marchands titulaires de s’acquitter des sommes demandées, contre vents et marées, les constructions ont démarré avec en perspective leurs cessions à de tierces personnes prêtes à y mettre le prix. C’est ce qui, entre autres, est à la source du bras-de-fer engagé entre ceux qui sont derrière les travaux en cours d’une part et les marchands en passe d’être évincés d’autre part. A Anosibe et à Andravoahangy, c’est la même bizarrerie : Des délégués qui luttent becs et ongles pour l’arrivée de nouveaux concurrents face à ceux dont ils sont pourtant censés défendre les intérêts.  Cherchez l’erreur…
 Hery Mampionona

Un petit-déjeuner servi chaud pour le nouveau DG du Bianco
Les dernières nouvelles concernant cette affaire du marché d’Andravoahangy font état d’une imminente saisine du Pôle anti-corruption (PAC) par les commerçants qui sont éjectés purement et simplement de l’endroit en raison de la décision prise, contre leur gré, de construire sur leurs emplacements des locaux en dur. L’on s’étonne en effet que la CUA ait pu délivrer une autorisation aux infrastructures en question. Non seulement certaines de ces dernières – notamment celles sises dans la partie dite « Etal »  - sont en totale infraction aux prescriptions d’urbanisme en étant érigées sur des canaux d’assainissement, mais il apparaît également que la décision en elle-même semble ne pas avoir obéi aux règles encadrant de telles initiatives à la CUA. Pas plus tard qu’avant-hier en effet, un projet visant à construire des stands similaires sur l’Avenue de l’Indépendance a été soumis au Conseil municipal de la Capitale mais rejeté par celui-ci. A ce qu’on sache, ni les travaux du marché d’Anosibe, ni ceux d’Andravoahangy ne sont pas passés par une telle procédure. La question à laquelle le BIANCO – dont le nouveau DG vient tout juste de prêter serment - devra apporter une réponse est de savoir ce qui peut bien motiver les délégués incriminés à  s’improviser « mpanera » (démarcheurs ou agents immobiliers) sur des terrains qui ne leur appartiennent pas et partant, pour des recettes qui, en principe, ne devraient nullement atterrir dans leurs poches.
 H.M.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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