Publié dans Politique

Société d’Etat Fanalamanga - Des scandales de corruption éclatent au grand jour

Publié le vendredi, 30 août 2019

Rivalités. Les employés de la société d’Etat Fanalamanga sont dans l’expectative. Depuis mercredi soir, deux cadres moyens sont placés sous mandat de dépôt à Moramanga à l’issue d’un double déferrement. La principale charge retenue contre eux s’assimile aux faux et usage des faux au sujet de planches de pin chargées dans trois conteneurs. Le procès des prévenus est prévu pour le 6 septembre prochain. Deux autres cadres auraient aussi écopé d’un emprisonnement ferme de 5 ans assorti d’une amende de 300 millions d’ariary pour cause de détournement. En même temps, un des bras droits de l’ancien directeur général (DG) Augustin Rakotonirina, actuellement devenu député élu à Moramanga, serait mouillé dans une affaire de corruption active. Les instances de lutte anti-corruption ont entre les mains le dossier le concernant, selon des sources concordantes.
Deux camps rivaux
Toutes ces intrigues mettent la puce à l’oreille des employés. « Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir percevoir le salaire du mois en cours », s’inquiète une mère de famille à Antsirinala, là où se trouve le siège social de la société Fanalamanga. En effet, les cadres de cette dernière s’engagent dans une guerre fratricide sur fond de conflit d’intérêts.
Une guerre froide a couvé entre eux depuis quelque temps déjà. Deux camps rivaux se sont formés. Les dirigeants d’hier s’érigent en adversaires de ceux en place. Cette semaine, l’une des deux parties belligérantes a saisi la compagnie territoriale de la Gendarmerie de Moramanga. Inversement, celle-ci a adressé une plainte auprès du commissariat de police de la ville contre le camp adverse. La rivalité latente a ainsi empesté le climat. Le traitement de l’affaire a donné des maux de tête aux officiers de police judiciaire. Les deux entités, chacune de son côté, ont transmis les résultats de leur enquête préliminaire respective au tribunal de première instance de la capitale du Mangoro mercredi. Plus d’une trentaine d’individus y ont été entendus. Tous sont des employés de la société mise en cause, y compris le directeur administratif et financier (DAF) qui assure l’intérimaire du DG. Tous les deux ont des liens de parenté, selon plusieurs sources.


 Détournement avéré
Mercredi, des gens hauts placés ont tenté d’interférer dans le traitement de l’affaire. « La séance qui aurait démarré dans la matinée n’a pu s’entamer qu’aux environs de 16 heures en raison d’incessantes interventions téléphoniques », raconte un informateur requérant l’anonymat. Mais une instance gouvernementale aurait requis la détention systématique de quiconque impliqué dans le détournement avéré de denier public en référence aux déclarations récurrentes du ministre de la Justice Jacques Randrianasolo.
Cette autorité aurait soufflé que l’affaire Fanalamanga a du être mise sur les rails depuis longtemps. De fait, plusieurs centaines de millions d’ariary voire même des milliards sont en jeu. La gestion financière de cette société d’Etat, dont le fonds de démarrage a laissé des dettes sur les dos des malagasy, a toujours soulevé des questionnements au vu du train de vie de ses dirigeants et de leur attitude parfois orgueilleuse et méprisante à l’égard de simples gens.
 Mains «  expertes  »
Le contrôle du juteux marché de résine de pin, conclu avec les Chinois, serait au cœur de la guerre froide chez la société Fanalamanga. La filière génère une importante manne financière. Le début d’exploitation de cette matière première destinée à l’exportation remonte au temps du régime Tiako i Madagasikara (TIM), sous le Président Marc Ravalomanana. De la transition  au régime HVM, le marché émergeant est passé entre diverses mains « expertes ». Des indiscrétions rapportent que plusieurs dossiers chauds impliquant des ramifications bien établies seraient examinés au stade actuel. En conséquence, l’atmosphère s’échauffe davantage alors que le périmètre d’aménagement sylvicole dans le haut bassin du Mangoro, la raison d’être de la Fanalamanga depuis les années 70, menace de brûler par endroits en cette période sèche qui vient de s’élancer. Malgré les dispositifs de lutte contre le feu, plusieurs hectares sont partis en fumées chaque année comme plusieurs centaines de millions d’ariary disparaissent dans des gouffres… insondables.
La Rédaction

Fil infos

  • Autoroute Tana–Toamasina - Le projet en suspens
  • Actu-brèves
  • Gouvernement - Un mois après, des ministres encore méconnus
  • Futures élections - Mise en place d’un nouveau cadre juridique électoral inclusif et consensuel
  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves
  • « Perquisition » avec violence - Les parents d’une haute conseillère Constitutionnelle torturés
  • Enseignement supérieur - Tolérance zéro réaffirmée face aux abus sexuels

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

A bout portant

AutoDiff