Publié dans Politique

« Anti-Tana Masoandro » - Condamner la Capitale à être une commune semi-rurale ?

Publié le mercredi, 16 octobre 2019

« Non au remblayage de rizières ». Tel est le principal leitmotiv de ceux qui veulent torpiller le projet présidentiel « Tana Masoandro » pour inciter les populations concernées à s’y opposer. Dans ce cadre, certains soutiennent qu’une telle initiative du pouvoir en place serait  tout simplement antiéconomique tandis que d’autres vont jusqu’à dire que les rizières en question sont des patrimoines culturels de la région, voire du pays, et que ce serait donc un sacrilège de les vouer à d’autres fins. Tout ceci revient pratiquement à dire que la Capitale, en étant littéralement ceinturée par des rizières, est condamnée à rester telle qu’elle est actuellement, c’est-à-dire une cité semi-rurale sans plus aucune possibilité d’extension. L’on semble perdre de vue que l’un des premiers objectifs du projet « Tana Masoandro » est de désengorger l’agglomération d’Antananarivo qui, tous le concèdent, est littéralement asphyxiée depuis des dizaines d’années. Plutôt que d’une ville nouvelle, il serait donc plus approprié de parler d’extension de celle existante. De ce point de vue, la simple logique dicte que le projet soit implanté dans la périphérie immédiate de l’agglomération à agrandir et non à des centaines de kilomètres de celle-ci, comme le suggèrent certains adversaires de « Tana Masoandro ». Toute initiative étatique d’extension de la Cité d’Antananarivo passe donc nécessairement, entre autres, par des remblayages des rizières qui l’entourent, autrement il faut se résoudre au statu quo. Quoi qu’il en soit, « Tana Masoandro » ou non, l’urbanisation des alentours immédiats d’Antananarivo va se poursuivre inexorablement et d’une manière ou d’une autre.

Le risque en la laissant à l’initiative privée, c’est de perpétuer la situation actuelle, caractérisée par un développement désordonné où les infrastructures publiques (VRD ou voiries et réseaux divers), si elles ne sont pas pratiquement inexistantes, suivent à la traîne au lieu de précéder l’extension de l’agglomération. Résultat des courses : la Ville des Mille, notamment dans les périphéries, donne l’image d’une  cité semi-rurale où se côtoient villas de luxe, fermes d’élevage et champs de culture. En réalité, il est peu probable que ceux qui, actuellement, exacerbent  -  ou orchestrent ? -  la fronde contre « Tana Masoandro »  ne soient pas conscients de la pertinence du projet. Seulement, il leur fallait sauter sur la moindre occasion, fusse-telle inappropriée, pour fragiliser le régime en place. Car ce n’est pas la première fois que des expropriations pour cause d’utilité publique ont porté sur des rizières et il est apparu que, dans bon nombre de cas, les expropriés y ont largement trouvé leur compte. Citons, pour ne prendre que des exemples similaires, ce qui a été entrepris pour la réalisation de la vaste politique de logements initiée sous la première République et qui a vu l’apparition des cités d’Ambodin’Isotry, d’Ampefiloha, des 67ha et d’Ambohipo, pour ce qui concerne Antananarivo.  Enfin, pour répondre à ceux dont l’argument consiste à faire le parallèle entre l’initiative actuelle de Andry Rajoelina sur Ambohitrimanjaka et celle en 2008 de Marc Ravalomanana sur Andohatapenaka, ce serait faire preuve de mauvaise foi de ne pas reconnaître qu’il y a tout de même de sacrées différences. Faut-il rappeler en effet que la seconde, outre les montants d’indemnisation incongrus, avait au final pour but d’octroyer, pour un prix tout aussi incongru, les terrains expropriés exclusivement au groupe TIKO.
 Hery Mampionona

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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