Publié dans Politique

Kidnapping et blanchiment - Lex et consorts condamnés à 15 ans de réclusion criminelle

Publié le mercredi, 11 décembre 2019

Ils sont jeunes mais leurs noms ne sont plus vraiment étrangers des services de Police et de Gendarmerie. Et que les 4 individus, que la Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption (PAC) venait de condamner hier à des peines d’emprisonnement, sont les pires hommes de main des commanditaires d’enlèvements que connaît le pays. Il s’agit de  Onjaniaina, alias Dadafara Kely, l’agent de renseignement du gang, Navalona Vonimboahangy, alias Lex, dans le rôle de chauffeur, Ndranto Michel Eric dit Ra Fy, complice, condamnés chacun à 15 ans de réclusion criminelle. De plus, chacun d’eux doit s’acquitter d’une amende d’1 milliard ariary. Quant à la dénommée, Zoly, l’unique femme du gang, elle a écopé de 7ans d’emprisonnement et une amende de 150 millions ariary pour complicité d’enlèvements, utilisation de biens mal acquis mais aussi de blanchiment d’argent. Celle-ci est la compagne de Lama, un autre ravisseur rendu tristement célèbre, mais qui a échappé aux Forces de l’ordre du pays. La particularité de ce gang, les membres sont tous des proches, cousins et cousine. Ils ont plusieurs dizaines d’enlèvements d’Indopakistanais à leur actif, et ce,  pendant une période allant de 2002 à 2018. Ces kidnappings à répétition et ayant notamment défrayé la chronique, se sont déroulés dans plusieurs endroits de la Capitale tels qu’Ankorahotra, Alarobia, Andakana, Tanjombato, Analamahitsy,Ankadikely, etc mais aussi dans des villes de régions comme Sambava, Toamasina, etc…Le nombre de leurs victimes est difficile à énumérer tant considérable, en ce citant que les rapts du Dg de l’Akoor Digue, d’Yanish Ismaël ou de Sabera Vasram.

C’était la plaidoirie de Dadafara kely, arrêté en mai 2019 à Foulpointe, qui a ouvert les débats au procès. Son arrestation a donné le signal de départ à celles de ses complices.  Son rôle fût agent de renseignement, mais aussi l’homme à tout faire du gang. « Je reconnais avoir participé aux kidnappings d’Indopakistanais survenus à la fois à Tanjombato et Ivandry où la Dame Sabera Vasram  fut la cible », a-t-il lancé à l’endroit de la présidente de la Cour du PAC. Et de poursuivre : « Le gang m’a assigné le rôle de guetteur et je dois  lui signaler le passage de la cible à l’endroit où il doit l’intercepter et l’enlever ». Après quatre kidnappings consommés, il a empoché 49 millions ariary.  Ce jeune marchand d’articles de friperie, domicilié à Antsirabe, a pu alors s’acheter une Renault Clio et une maison avec l’argent du kidnapping. Ces biens ont été confisqués par la Gendarmerie, depuis. A la question de la juge pour savoir l’identité des auteurs directs des forfaits, Dadafara kely a révélé des noms : Rasamy en tête. Celui-ci fut éliminé par les Forces de sécurité au cours d’une fusillade lors de son arrestation. Mais il a encore révélé d’autres noms dont ceux de Julio, Bain, Coco ou encore Bota. Lorsque la Justice a voulu savoir qui fixe le montant de la rançon au sein du gang, l’accusé a désigné le défunt Rasamy et Julio. En sus de ses aveux, Dadafara kely est un récidiviste. Il a déjà fait la prison pour 18 mois en 2016 lorsqu’il a participé dans un enlèvement au côté d’un certain Côcô, actuellement introuvable.

Quant vint le tour de Lex de répondre de ses accusations d’appartenir à une association de malfaiteurs, de séquestration d’otages indopakistanais à Mamory-Ivato, de profiter de biens mal acquis mais aussi de blanchiment d’argent, il a déclaré reconnaître certains faits, mais nié d’autres dont on l’incrimine.

Il a par exemple reconnu avoir participé dans les enlèvements se produisant au Cap 3000 à Andraharo, à Soavimasoandro et à Toamasina. Il loue des voitures du côté de Tana Plazza à Analakely. « C’est seulement deux ans après l’épisode de 2015 à Andraharo que j’ai réalisé que mes clients sont des ravisseurs », a-t-il avoué. A la magistrate de faire la remarque : « Mais cela ne vous a pas empêché de les suivre encore à Toamasina en 2017 ? Et pourquoi n’avez-vous pas informé la Police ?». Lex bafouille dans sa réponse peu convaincante.
Ra-Fy, lui aussi a avoué sa participation au kidnapping d’un enfant indopakistanais à Ambohibao, il  y a quelques années et a touché 8 millions d’ariary à titre de salaire. Bien qu’il ait tenté de rejeter les autres charges, il figure parmi ceux qui ont acquis des biens avec l’argent du kidnapping.  Il a travaillé étroitement avec Zoly, l’unique femme du gang, comme  cité plus haut. Une bonne partie des rançons engrangée est allée entre ses mains, de son statut de compagne de l’insaisissable Lama, surnommé par ses pairs « bainina ». Celui-ci est l’un des cerveaux des rapts et le plus craint par ses acolytes. La femme du « parrain » a fait de nombreuses acquisitions dont des 4x4 et des maisons. Une situation qu’elle n’a pas niée et prise en considération par la Justice qui a allégé sa peine par rapport aux autres accusés.
Franck Roland

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Présidence - Vers un grand ménage
  • Actus-brèves
  • Fin des délestages dans un an - Rajoelina met son mandat en jeu
  • Exécutif - Nomination des trois premiers membres du Gouvernement
  • Résolution des délestages à Tanà - Quatre parcs solaires bientôt opérationnels
  • Mamy Ravatomanga  - « Il n’y a pas de milice à la MSA » 
  • Palais de Mahazoarivo - Ruphin Zafisambo nouveau Premier ministre
  • Manifestations - Les partisans du régime se font entendre
  • Crise malgache - Le secteur privé plaide pour la stabilité et la relance

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

A bout portant

AutoDiff