Publié dans Société

Accueil et traitement des malades du Covid-19 - Des patients indignés !

Publié le dimanche, 19 juillet 2020

La consigne émise par le Président de la République Andry Rajoelina qui consiste à ne plus refuser des malades n’est pas appliquée au niveau des établissements sanitaires publics situés dans la Capitale. Ces derniers jours, de nombreux patients présentant les symptômes du coronavirus dont quelques-uns développent des signes graves, se plaignent du fait de ne pas être reçus au niveau des hôpitaux.

 

« Mon père a été victime d’une détresse respiratoire dans la nuit du mercredi  dernier. Nous nous sommes ainsi rendus d’urgence auprès des hôpitaux. Cependant, aucun des établissements sanitaires approchés que ce soient publics - censés accueillir les cas présentant des formes symptomatiques graves - ou encore privés ne nous a accueillis.  Soit l’hôpital est plein, soit il manque un appareil respiratoire ou carrément d'oxygène », témoigne la fille du patient. A cela s’ajoute le cas de l’ancien président de l’Eglise luthérienne malagasy (FLM), le pasteur Benjamin Rabenorolahy, infecté par le virus et qui s’est éteint la semaine dernière à cause du retard au niveau de sa prise en charge. « Un scanner du poumon lui a été prescrit par l'Hôpital militaire (HOMI) de Soavinandriana. Malheureusement, l’appareil d’imagerie médicale  de l'hôpital Joseph Ravoahangy-Andrianavalona (HJRA) n’a pas fonctionné. Il a également attendu durant trois heures l’ambulance qui devrait le transférer au CHU d’Anosiala où il a été encore refoulé à cause du manque de résultat de test PCR positif », ont relaté quelques membres du bureau de la FLM, la semaine dernière.

Un travailleur réquisitionné par l’Etat a aussi un doute sur son état de santé. Comme les autres victimes, aucune solution ne lui a été présentée. « Après avoir présenté quelques signes du Covid-19, j’ai consulté un médecin de l’OSTIE. Ce dernier m’a tout de suite envoyé dans un  hôpital public pour un traitement. Même avec une lettre recommandée de mon médecin traitant,  j’ai été refoulé deux fois. Les personnels de santé m’ont demandé de rester confiné à domicile tout en suivant un traitement », affirme-t-il.

Joint au téléphone hier, le directeur de cabinet auprès du ministère de la Santé publique, Dr Lamina Arthur Rakotonjanabelo, affirme avoir entendu toutes ces plaintes et va y remédier dès aujourd’hui. « Les instructions ont été strictes et aucun malade ne doit plus être refoulé. Dans le pire des cas, les responsables des hôpitaux concernés doivent s’assurer du transfert des malades un autre établissement où des lits sont disponibles (…) Effectivement, nous manquons de respirateurs. C’est ainsi qu’avec l’aide de la Présidence de la République, le ministère de la Santé publique a envoyé une commande urgente de concentrateurs d’oxygène. Mais j’aimerais souligner que ce problème ne doit en aucun cas être un objet de refus d’admission. Des médicaments peuvent toujours être prescrits pour apaiser les douleurs », argue-t-il.

Des médicaments auprès des CSB II ?

Chargés de la prise en charge des cas suspects du Covid-19 en matière de traitement médicamenteux, les CSB II déçoivent déjà la population tananarivienne. Soit leurs personnels de santé prescrivent des médicaments trop coûteux, soit ils fournissent juste la moitié des médicaments. Deux témoins s’étant rendus auprès de deux CSB II soulignent que seule une plaquette de magnésium  et/ou de paracétamol est gratuite, mais les autres médicaments sont payants. « Le médecin m’a expliqué que durant le traitement, un patient doit consommer deux plaquettes de magnésium. Or, seule la première est gratuite, et la deuxième coûte 2 500 ariary. Le médecin prescrit également une plaquette de Paracétamol à prendre toutes les 6 heures. Dans le cas où la dose est insuffisante, il faut en acheter avec ses propres moyens », rapporte l’un d’eux. Pour d’autres, la gratuité du traitement est aussi remise en cause. « Mes parents se trouvaient  récemment dans un état grave avec des signes semblables au Covid-19. Nous nous sommes ainsi rendus auprès d’un CSB II le plus proche. Grande fut notre surprise car aucun prélèvement n’a pu se faire. Le médecin a juste rédigé une ordonnance remplie d’une liste de médicaments d’une valeur de 80 000 ariary », avance l’un des proche des patients.

Selon le docteur Rija Rabemananjara, directeur de la Santé publique dans la Région d’Analamanga, les médicaments offerts gratuitement  par les CSB II pour les cas simples et sans complication sont constitués de vitamine C, Magné B6, Paracétamol ainsi qu’un pack familial de Covid-Organics. « Seul le médecin décide du traitement de chaque patient. S’il ne présente que les symptômes du coronavirus, les médicaments seront offerts gracieusement. Mais s’il développe d’autres maladies, il faut recourir à d’autres médicaments payants », précise-t-il. Et d’ajouter que si le cas est grave, le patient sera envoyé au Village Voara à Andohatapenaka où les responsables décideront de son admission dans un hôpital spécialisé ainsi que de son traitement.

K.R.

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Editorial

  • Quid de la précampagne !
    La CENI réagit. L’institution d’Alarobia tire la sonnette d’alarme. Elle rappelle à l’ordre et met en avant la règle du jeu sinon la loi relative à la précampagne, le moment précis avant la campagne électorale proprement dite. Mais d’emblée, une question pertinente se pose « quelle loi ? »Le décret d’application n° 2018 – 640 de la Loi organique n° 2018 – 008 du 11 mai 2018 relative au régime général des élections et référendum et le Code électoral, en particulier, ne fait pas état de manière précise sur les tenants de la précampagne notamment par rapport à la campagne électorale. La délimitation nette entre la précampagne et la campagne manque de visibilité. Le flou et le vague qui prédominent dans le cadre légal donné offrent, de fait, une occasion à certains candidats, apparemment malins, de jouer entre les mailles. Face au laxisme qui prévaut sur terrain de la précampagne…

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