Publié dans Société

Détournement de deniers publics - Un inspecteur du trésor écope de 15 ans d’emprisonnement ferme

Publié le jeudi, 12 novembre 2020

Actuellement, des fonctionnaires en exercice ont été jugés au Pôle anti-corruption ou PAC des 67ha pour détournement au sein des différents ministères qui les emploient. C’est le cas pour cet inspecteur du trésor répondant au nom de Lovanirina Ramasimahavola, la quarantaine. La Cour criminelle du PAC l’a condamné à une peine de 15 ans d’emprisonnement ferme pour détournement de deniers publics. La somme détournée s’élève à 3 milliards d’ariary. A la barre, l’accusé a tout avoué et il a agi seul. L’affaire a éclaté l’année dernière où le gouffre à milliards dû à ce vol, a été décelé au cours d’un audit sur les comptes ou autres mouvements de capitaux dans le service occupé par le fonctionnaire en cause.

Quant à son méfait  proprement dit , rien n’a permis de déceler la supercherie, du moins au premier coup d’œil,  car l’inspecteur aurait suivi la déontologie des mouvements de capitaux dans le service,  dont il avait d’ailleurs la responsabilité. Par exemple, il donne bien des factures ou autres reçus aux personnes, aux partenaires du trésor, ou encore à des agents de recouvrement des organismes , surtout  ceux d’autres ministères venus verser un fonds, ou  effectuer un quelconque paiement dans son  bureau. Mais en réalité, toutes ces sommes d’argent, il les empochait toutes ou du moins une partie.

Les questions-pièges du président de la Cour ont failli déstabiliser l’accusé pour expliquer le motif de son comportement.

 Mais acculé, l’inspecteur a fini par lâcher prise, au fur et à mesure où les débats deviennent sulfureux. D’abord, il a déclaré avoir été confronté à un grave problème, un endettement jusqu’au cou, et qui l’aurait poussé à puiser directement dans les caisses du trésor public. “J’avais emprunté de l’argent à des usuriers. Or, les taux de remboursement étaient trop élevés que je n’avais plus les moyens de les rembourser convenablement. J’ai dû alors prendre directement dans la caisse du trésor”, s’était-il défendu.

A l’entendre bien parler, il s’est également comporté comme un homme d’affaires audacieux, et qui investit dans le transport, mais qui a finalement tout perdu. D’ailleurs,  il a affirmé avoir utilisé une bonne partie  du fonds volé en l’investissant dans l’achat de biens comme des camions, ou autres minibus.

Qui plus est, il affirme vouloir aider son épouse à monter et à faire fonctionner l’entreprise qu’elle a créée. Ce qui expliquerait également, du moins en partie, l’appétit gargantuesque de l’inspecteur de liquidités. Puisque l’accusé n’est donc pas en mesure de rembourser le trésor public, la Justice a dû procéder à une saisie des biens amassés par l’accusé et sa femme, maisons et véhicules compris. Notons que cette dernière n’a pas été pour autant poursuivie pour cela.

Après son arrestation vers le début de cette année, donc à l’éclatement de l’affaire, le Parquet d’Anosy l’avait fait placer sous mandat de dépôt le 4 février dernier. Après les deux trésoriers du ministère de la Justice qui ont été écroués au cours de la semaine dernière, également pour détournement de deniers publics, voilà donc que  c’est au tour de cet inspecteur du trésor de leur emboîter le pas, c’est-à-dire derrière les murs de la prison.

Franck  R.

 

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Editorial

  • Sitôt installé… !
    Sitôt installé, sitôt au travail ! Il n’y a pas de temps à perdre, les nouveaux membres du Gouvernement retroussent immédiatement les manches et se mettent en chantiers. Ils n’ont pas de marge de manœuvre pour apprendre. Censés être opérationnels dans l’immédiat, on les attend sans palabre à pied d’œuvre. Au-delà des débats souvent houleux tournant autour de la nomination du Premier ministre, le chef du Gouvernement Herintsalama Rajaonarivelo, les uns jubilent, d’autres doutent. Auparavant, lors de la mise en place du numéro un de l’Etat, le colonel Randrianirina Mickael, le Président de la Refondation de la République, les avis créent des vagues. Le même phénomène se produisait. Certains espèrent un lendemain meilleur, d’autres rejettent. La Haute Cour constitutionnelle a tranché dans le vif. Le temps presse, il faut agir vite et on verra ! Maintenant, place aux actes ! Les observateurs espèrent bien que les nouveaux membres de l’Exécutif…

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