Publié dans Société

L’ex-maire Razanakolona Paul - Condamné à 6 ans de travaux forcés pour détournement

Publié le vendredi, 11 décembre 2020


Sur les 8 personnes impliquées dans une vieille affaire de détournement, dont l’ancien maire de la Commune urbaine d’Antsirabe, seules 5 ont comparu à la Cour criminelle anti-corruption (PAC) des 67Ha, hier.  A l’issue d’assez longs débats, mais aussi d’une délibération qui s’est prolongée jusqu’à une heure tardive de la soirée, le verdict tombe enfin:  Paul Razanakolona, l’ex-maire, a été condamné à une peine de 6 ans de travaux forcés  tandis que Lucien Randrianambinina, son co-accusé et non moins  ancien 1er adjoint au maire a écopé d’une peine de deux ans de prison ferme. Ainsi, tous deux ont dû retourner en prison alors qu’ils ont été déjà placés sous mandat de dépôt depuis octobre 2019. En revanche, leurs trois co-accusés, tous ayant  occupé le poste de régisseurs au sein de cette Commune d’Antsirabe, ont été relâchés au bénéfice du doute. Cette affaire remonte dans une période comprise entre novembre 2016 et septembre 2019.  A part l’incrimination de détournement de deniers publics dont le préjudice s’élève à plus de 2,435 milliards d’ariary, il y a  aussi l’accusation d’abus de fonction, de faux et usage de faux, enfin de faux en écriture publique.
Depuis le début de l’audience, les incriminés ont tous nié l’accusation, ou plutôt se sont renvoyés la balle. Première charge, le détournement avait été alors le dénominateur commun. Au cours des débats à l’audience, les responsabilités de l’ex-maire concernant l’opacité des comptes de sa Commune, lors de la période évoquée plus haut, ont été révélées au grand jour.  La magouille est simple : toutes les recettes perçues le jour ont été versées directement dans la caisse communale au lieu de l’être au Trésor public.  Par la suite, c’est encore le maire qui prend l’initiative quant à la réutilisation de l’argent. Dans le fond, la Justice le reproche, lui et son adjoint, d’avoir bafoué ouvertement la procédure normale, et de se permettre de dépenser les recettes perçues par la Commune dans différentes acquisitions publiques supposées ou personnelles, sans qu’il n’y ait pas de pièces justificatives pour cela.
Pour la deuxième charge, les concernés avaient à répondre de leurs actes quant à leur accusation d’abus de fonction. Mais encore une fois, c’est l’ex-maire qui a reçu tout le paquet de la justice dans le dos pour la simple raison que c’était lui qui donnait tous les ordres, soit verbal, soit par écrit chaque fois qu’il y avait un décaissement à faire, ou encore dans la prise de décision quant à la finalité de ces fonds débloqués, sans parler de ceux qui vont directement dans la poche de l’édile. La Justice a relevé aussi de nombreux mouvements illicites, donc non déclarés dans le compte de la Commune, entre autres des attributions de sommes numéraires via mobile banking à d’autres maires du pays, ou encore des primes pour les prestations de certains artistes lors de propagande politique, etc.  Interrogé par le juge sur ce point, l’accusé se défend plutôt d’avoir fait l’acquisition de tractopelles mais aussi de camion-benne pour la voirie urbaine d’Antsirabe, un argument qui était loin de convaincre le Juge.
 L’utilisation de fausses quittances est la troisième charge, et qui se traduit ici par le faux et usage de faux . Comme son adjoint, l’ex-maire est notamment poursuivi pour les travaux illicites d’impression puis l’utilisation, et ce, en  toute connaissance de cause, des fausses quittances, notamment à propos des marchés d’Antsirabe « Le Trésor n’acceptait plus aucun versement de notre côté sous prétexte que nous n’avons pas de quittances réglementaires. Or, l’Imprimerie nationale a refusé de faire une livraison de ces quittances pour la Commune parce nous avons un impayé de 40 millions d’ariary », s’est défendu l’ancien maire pour justifier son recours à ces faux tickets. Notons que les souches ont été exploitées tandis que la matrice avait été introduite dans l’ordinateur de la Commune vers le milieu de l’année 2016.

Franck R.

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Editorial

  • Menace permanente
    Un amateur du cruciverbisme risque une fois de tomber sur un énoncé « menace permanente » un mot de dix cases : « INSECURITE ». On ne cesse point d’insister sur la nécessité primordiale et cruciale d’évoquer les problèmes récurrents liés à l’insécurité qui règne dans le pays qui est justement une menace permanente pour les hommes et leurs biens.

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