Publié dans Société

Détournements de deniers publics - Des grands procès attendus en 2021

Publié le dimanche, 03 janvier 2021


Cette année, le Pôle anti-corruption ou PAC Antananarivo aura vraiment du pain sur la planche pour trancher sur d’autres importants dossiers sur des affaires de détournement de deniers publics. Des procès d’anciennes personnalités ou autres directeurs ministériels de l’ère H.Rajaonarimampianina,   sont donc attendus.
A commencer par l’affaire CNaPS !  Plusieurs dizaines de milliards d'ariary auraient été détournés entre 2010 et 2018, Bien qu’elle incrimine principalement le président de la Fédération malgache de football, Raoul Rabekoto, actuellement en cavale, et non moins l'ex-directeur général de la CNAPS, d’autres anciens responsables de cette entité ont été entraînés également dans celle-ci.  Le PAC aura donc à juger les 4 autres personnes qui avaient été placées sous mandat de dépôt tandis que 3 autres le sont sous contrôle judiciaire. Parmi ces dernières, un ancien Premier ministre qui est également visé dans cette affaire de malversations.  Les incriminés doivent répondre de leurs actes sur des accusations de favoritisme, abus de fonction, faux et usage de faux et détournement de deniers publics.
L’affaire concerne la construction d'un hôtel cinq étoiles avec héliport dans le centre de loisirs qui jouxte le stade de Vontovorona. Une construction commandée par la Caisse nationale de prévoyance sociale qui est aussi propriétaire de la CNaPS sport, club de foot malagasy. Près de 4 millions d'euros ont été débloqués par cet établissement public, qui gère la sécurité sociale des salariés malagasy, pour la construction de cet hôtel. Selon une expertise, moins de 50% des travaux ont été achevés, alors que l'entreprise a presque été intégralement payée, du moins selon le BIANCO. 
De l’ex-DG de l’ORTM à des anciens responsables du MEN
A la suite d’une plainte du MCC, Johary Ravoajanahary, ce désormais ex- directeur général de l’Office de la radio et la télévision nationale (ORTM), avait été placé sous mandat de dépôt vers fin octobre dernier, et bien entendu après son déferrement au PAC. Dans le fond de l’affaire, une somme aurait été promise par une institution assurant l’élection, sur la rénovation du plateau télévisé, durant le face-à-face de deux candidats pour la course à la magistrature suprême. On reproche donc à l’ancien DG d’avoir détourné une somme d’argent dont le montant n’a pas été précisé, avec l’initiative de la décaisser à partir du compte de l’ORTM. En gros, il est poursuivi pour sa gestion de l’ORTM durant la période de la propagande présidentielle de 2018.
Mais c’est plutôt le ministère de l’Education nationale qui devra focaliser le plus les esprits avec l’incarcération provisoire vers fin décembre 2020 de six personnes pour le détournement de 1,2 milliard Ar. Initialement, ils étaient 22 à être déférés au PAC. Finalement, seuls six ont atterri en prison, dans l’attente d’être jugés. Il s’agit de l’ancien directeur de l’Education préscolaire et de l’alphabétisation, le responsable du suivi-évaluation, le chef comptable, l’ancienne PRMP, deux fournisseurs et le soumissionnaire.  L’affaire remonte en 2018, sans toutefois préciser la date, où un soupçon de détournement de 4 820 880 000 ariary relatif au marché de ravitaillement en légumes de 86 écoles primaires publiques dans la Région d’Analamanga, de Vakinankaratra et d’Atsinanana a été soulevé. Après une enquête menée par le service de l’Inspection générale de l’Etat (IGE), un montant de 1 277 280 000 ariary a été effectivement détourné. Une livraison fictive à hauteur de 316 680 000 ariary pour la première commande et 960 600 000 ariary pour la deuxième commande a été enregistrée alors que l’écriture comptable a attesté un service fait moyennant l’usage de faux document.
Pas de répit pour l’ex—conseillère de H. Rajaonarimampianina
S’il existe une personne qui a fait couler tant d’encre durant le régime de l’ex-président Rajaonarimampianina, c’est bien Claudine Marie Odette Razaimamonjy, lors de l’affaire plutôt connue sous l’appellation « Affaire Claudine ». Tout au long de 2020, elle a plusieurs fois comparu à la Cour criminelle du PAC pour de multiples incriminations de détournement de deniers publics, de favoritisme, de
corruption active ou encore de faux en écriture publique, etc. L’affaire Ambohimahamasina arrive en tête et elle constitue l’une des
grandes poursuites sur cette femme d’affaires et non moins
propriétaire de l’hôtel A&C à Ivato. Mais ce n’est qu’une goutte ayant
fait déborder le vase. Avec un récent dossier, l’ex-conseillère devra être rejugée encore, probablement en mars 2021.
Normalement, Mbola Rajaonah, alias Mbola Tafaray, également ex-conseiller spécial de Rajaonarimampianina, devra être jugé dans le courant de cette année. Placés sous MD depuis février 2019 à Tsiafahy, il aura à répondre encore de ses actes pour de multiples accusations liées au blanchiment de capitaux, de fraudes douanières, mais aussi de falsification de signatures, etc.
Franck Roland

 




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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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