Publié dans Société

Tentative d’exportation d’héroïne aux Etats-Unis - Une mère de famille condamnée à 5 ans de travaux forcés

Publié le lundi, 07 juin 2021

Hier, deux femmes dont une mère de famille répondant au nom de Cerise Solotiana et sa fille avaient été jugées à la Cour criminelle ordinaire (CCO) du Pôle anti-corruption (PAC) d’Antananarivo pour tentative d’exportation de 415grammes d’héroïne vers les Etats-Unis d’Amérique. L’affaire remonte vers mi-septembre 2020. Au terme des débats à l’audience, hier, la présidente de la Cour a donné la sentence : 5 ans de travaux forcés pour la mère tandis que sa co-accusée a été relaxée.

 

Pour revenir sur le cas de cette femme qui a été ainsi condamnée par la Justice, elle a été payée à 30 000 ariary pour expédier la marchandise, c’est-à-dire l’héroïne au service des colis postaux à Ankorondrano. Le commanditaire, un Africain prénommé W, reste introuvable des services de Police et de Gendarmerie, depuis. Et pourtant, l’accusée s’est défendue jusqu’au bout en affirmant n’avoir su le contenu du carton autre que l’autocuiseur, leurre utilisé par les trafiquants, qu’elle devait envoyer aux Etats-Unis. C’est dans le local du service chargé de l’expédition et de la réception des colis que la Gendarmerie l’a arrêtée. Et ce sont les gendarmes qui ont révélé la présence de cette drogue dans le carton, qui est prétendument un paquet ou un cadeau qu’on lui a confié. « C’est lorsque les gendarmes ont déchiré le carton que j’ai réalisé ce qu’il renfermait. » Et de poursuivre « Cet Africain m’a payée 30 000 ariary pour expédier le colis, un cuiseur à vapeur », déclare Cerise au juge.

Des éléments à charge

 Pour l’information, il était dans l’habitude de l’accusée de travailler pour l’Africain en faisant des petites courses quotidiennes, ou du moins à l’occasion, telles que l’achat de légumes. Tous les deux s’étaient connus à l’agence de placement à l’époque où Solotiana Cerise a cherché un emploi comme femme de ménage. Plus tard, ils sont devenus familiers au point que S.Cerise rendait parfois service à l’Africain.  D’ailleurs, S.Cerise ne s’en cache pas comme quoi elle avait demandé souvent de l’argent à l’homme. Ne voulant pas donner gratuitement de liquidités à la dame, il lui propose donc de faire ces petits services. « Mes clientes sont des gens très modestes. Ce trafiquant de drogue africain a donc profité de la pauvreté de ces personnes qu’il pouvait manipuler à souhait, quitte à les sacrifier en cas de coup dur », tente de convaincre le conseil de l’accusée à l’intention de la présidente de la CCO du PAC des 67Ha. « Mais c’est sur vous que les gendarmes ont trouvé l’héroïne. Ne trouvez-vous pas étrange, plutôt bête, qu’on envoie une marmite comme cadeau à une personne habitant en Amérique ? », déclare la juge avant de poursuivre : « Et pourquoi justement, ce n’est pas lui, c’est-à-dire cet Africain   vous ayant d’ailleurs accompagnée au bureau des colis, qui s’est chargé des formalités ? » Les conversations téléphoniques qu’elle a eues à 62 reprises avec l’étranger constituent des éléments à charge qui ont été en défaveur de l’accusée.

Quant à la co-accusée de Cerise, elle a nié jusqu’au bout l’accusation de complicité. Cette jeune femme en classe de terminale a failli se faire piéger à cause d’une imprudence. C’est sa carte d’identité que sa mère a utilisé lors de l’envoi de la marchandise « Je ne connais pas du tout cet Africain. Et je ne savais pas à quel point ma mère était dans le pétrin, elle qui me parle souvent de travail. Je voulais simplement l’aider parce que c’est ma mère, et pour les paperasseries qu’elle a besoin, donc en lui confiant ma carte d’identité étant donné qu’elle ne savait pas écrire même si elle comprend un peu l’anglais », explique la jeune femme, qui pleurait en chaudes larmes. Au terme du procès, et en marge du verdict prononcé, la Justice a officiellement ordonné la destruction de la drogue, hier.

Franck R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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