Publié dans Société

Disparition d’une jeune fille à Ambohitrimanjaka - Un devin recherché

Publié le vendredi, 11 juin 2021

La semaine dernière, la disparition puis finalement la réapparition d’une jeune fille de 12 ans prénommée Stéphanie a mis en ébullition la localité d’Ambohitrimanjaka. En cause, un « mpimasy », littéralement devin. D’après le maire Ihajason Randriamanalintsoa, alias Zàzà, qui rejette l’allégation de kidnapping de la fille, ce devin, qui était le présumé responsable de l’émeute du 6 juin dernier, est toujours en cavale et recherché actuellement. Car pour tenter de retrouver les traces de leur fille, les parents auraient sollicité la prestation, sinon le service de ce devin, démarche qu’ils ont prise en parallèle avec les investigations de la Gendarmerie.

 

Domicilié à Ampahanimahitsy, ce soi-disant devin aurait alors révélé que la victime n’a pas disparu comme ses parents l’ont crû, mais qu’elle se trouvait plutôt en séquestration dans une maison qu’il décrivait comme une « trano maitso », sise dans le quartier de Farahindra. Ce qui a ravivé l’inquiétude des parents de Stéphanie. Ils ont alors informé les gendarmes sur cette situation. Du coup, ces derniers, ayant obtenu un renfort du côté d’une unité de leurs collègues à Ambohidratrimo, ont effectué les recherches. Le vendredi et le samedi suivant, les Forces de l’ordre, les parents de la jeune fille et le « mpimasy » ont dû rebrousser chemin faute d’un ordre de perquisition. Ce n’est que le dimanche suivant que ces derniers ont dû engager des pourparlers avec les occupants du « Trano maitso ». Sur les lieux, le devin, qui a avancé que Stéphanie a été séquestrée dans la cave de ladite propriété, aurait proposé qu’il aille la chercher lui-même, et conseillé à ses accompagnateurs de lui amputer la main s’il ne revient pas avec la jeune fille.

Durant la perquisition de la « maison verte », les gendarmes ont dû détruire certaines infrastructures à l’aide de barres de fer ou autres marteaux pour parvenir à l’endroit où Stéphanie était censée se trouver. Mais en vain ! Il a alors fallu appeler l’épouse du suspect. Peine perdue également ! Là, le charlatan, puisqu’il s’en est donc agi, a continué de mentir en avançant que les ravisseurs de l’adolescente l’auraient démembrée et mis son cadavre dans un sachet en plastique. Or, il n’en fut rien ! Car la Stéphanie est bel et bien en vie. A preuve, c’était elle-même qui a appelé son père au téléphone pour qu’il vienne la récupérer à Analakely, le même après-midi du dimanche 6 juin dernier.

Pendant ce temps, les esprits s’échauffaient chez les habitants d’Ambatolampy et d’Ampahanimahitsy. Sur la place publique, ils étaient déjà en ébullition. Ils n’ont pas cru aux explications du géniteur de Stéphanie comme quoi l’enfant avait été retrouvé. Les riverains ont cherché la preuve qu’elle est vivante. Le soir, c’était alors le signal de départ à cette émeute qui s’est soldée par l’arrestation par la Gendarmerie de six personnes, activistes supposés et manifestants confondus.

Une fois de plus, les « on-dit » parviennent à prendre le dessus sur la réalité. Des cas qui étaient à deux doigts de créer une émeute générale ont été rapportés dans la presse ces dernières années. Le plus flagrant, c’est à Toamasina où une octogénaire a failli y laisser sa peau et ses biens incendiés par une foule en furie suite à une dénonciation de sa nouvelle domestique comme quoi des crânes humains se trouvaient dans la salle de bain. Sans l’intervention de la Gendarmerie et la perquisition effectuée par ses éléments accompagnés par des membres du Fokonolona, la vieille dame serait déjà six pieds sous terre.

Franck R.

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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