Publié dans Société

Travailleurs migrants malagasy - Neuf rapatriées sur dix souhaitent... repartir

Publié le vendredi, 30 juillet 2021

Rapatriement massif depuis 2020. Le Gouvernement malagasy a rapatrié 306 travailleuses migrantes en provenance de Koweït, du Liban et d’Arabie Saoudite. Outre les impacts de la Covid-19 sur la migration de travail, bon nombre d’entre elles vivaient dans des conditions désastreuses, entre autres les cas de maltraitance ou les papiers irréguliers. Elles ont ainsi lancé un appel à l’aide pour leur rapatriement. 90 % de ces travailleuses migrantes rapatriées (TMR) viennent de la Région de SAVA, dans la partie Nord-est de l’île, selon les informations recueillies. Quelques mois après, « plus de 90 % d’entre elles, soit 9 femmes sur 10, souhaitent repartir si les frontières rouvrent. Quelques-unes tentent de le faire malgré la fermeture des frontières. Certaines sont déjà dans la Capitale et se préparent à leur départ imminent », rapporte Estelle Antilahy, consultante au sein de l’Organisation internationale de la migration (OIM). C’était hier au palais d’Etat de Mahazoarivo, lors de la restitution du rapport d’évaluation rapide sur les impacts socio-économiques de la Covid-19 sur la dynamique de migration internationale de travail au Nord-est de Madagascar. Ainsi, un départ massif dans des pays à risque ou dans de nouvelles destinations est à craindre d’ici peu.

Des mesures de protection requises
La majorité des travailleuses migrantes qui souhaitent partir ou repartir seraient déjà victimes de maltraitance dans leurs communautés d’origine. « Bon nombre de femmes rapatriées sont sans épargne à leur arrivée. De plus, elles sont confrontées à une économie de rente en souffrance depuis ces deux dernières années », reconnait Oly Ratrimosoa, Secrétaire exécutive du Bureau national de lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH) auprès de la Primature. Pourtant, les TMR n'ont pas bénéficié des mesures de protection ni des filets de sécurité sociale alors qu'elles sont doublement victimes de choc à cause de la pandémie.
Face à cette situation, le rapport d’évaluation rapide recommande l’adoption de mesures de protection et d’assistance technique, dont l’identification des personnes suspectes d’exploitation. La mise en place des mesures de protection sociale s’avère également indispensable. Il faudrait pour ce faire répertorier les TMR dès leur arrivée aux frontières jusqu’à leurs localités d’origine. D’un autre côté, l’adoption des mesures de prévention et de protection des candidates travailleuses migrantes régulières fait partie des recommandations. La finalisation des accords bilatéraux de travail, élaborés en 2019, est ainsi souhaitée. « Les discussions y afférentes sont toujours en cours. Ces discussions s’avèrent compliquées car les accords ne concernent pas uniquement Madagascar mais aussi d’autres Etats. Il faut prendre le temps nécessaire pour les finaliser afin qu’ils soient effectifs, bien pensés et encadrent bien les situations qu’on peut rencontrer sur le terrain », s’exprime Daniel Silva y Poveda, chef de mission de l’OIM. D’un autre côté, il faudrait améliorer la gouvernance de la migration transnationale du travail, entre autres en élaborant un système d'alerte précoce et en réglementant les agences de placement.
Patricia Ramavonirina

La célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains a été célébrée hier, 30 juillet. Il s’agit d’un phénomène mondial, affectant des millions de personnes et touchant tous les Etats. Plus de 500 flux de traites sont identifiés en Afrique subsaharienne, selon les informations. Près de 80 % des victimes sont des femmes mais le nombre des hommes a doublé ces 10 dernières années. La prostitution et le mariage forcé ou encore le calvaire des travailleurs migrants sont les formes de traite les plus courantes à Madagascar. « La traite est un crime, elle n'a pas sa place dans la société. Dénonçons les cas... », a fait part le chef de mission de l’OIM dans le pays. Notons que le BNLTEH et l’OIM ont marqué la journée d’hier par la restitution d’une évaluation rapide des impacts socio-économiques cités en sus. La vulnérabilité à la traite des personnes et à la re-victimisation - à la lumière des évènements récents de rapatriement et de retour des travailleurs migrants malagasy - a également été mise à la loupe, hier à Mahazoarivo.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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