Christian Maillaud, un ex-gendarme français, défrayait la une de la presse malagasy dans les années 2000. La semaine dernière, il a été arrêté en France après y avoir vécu en cachette durant plus de six mois, et cela, suite à un mandat d’arrêt délivré par un juge pour appel à l’insurrection et à la désobéissance envers les gendarmes français. Cette figure des milieux « complotistes », selon la qualification de la presse française, faisait parler de lui, par deux fois à Madagascar.
En 2003, Christian Maillaud qui résidait à l’île de La Réunion, a été contacté par une mère de famille française en instance de divorce avec son mari malagasy. Un divorce houleux entre le couple mixte dans la mesure où le Tribunal français a confié la garde des enfants à la mère avec un droit de visite pour le père et également durant les vacances. Or, il s’agissait d’une décision tout à fait contraire de celle du Tribunal malagasy qui a accordé cette garde au père qui habitait à Madagascar. Lors d’un séjour de vacances de ses deux filles à Madagascar, le père a profité de l’occasion pour les « retenir » auprès de lui, fort de ce verdict du Tribunal malagasy.
Privée de ses filles pendant deux longues années, la mère, qui avait entre-temps des problèmes avec la Justice malagasy suite aux plaintes déposées par son ex-époux, a sollicité Christian Maillaud de soustraire ses filles aux mains de leur père et de les ramener à l’île de La Réunion où elle vivait à l’époque. Réputé comme être du côté des victimes, l’ex-gendarme français accède à la demande de la mère de famille. Il débarquait ainsi à Madagascar. Après la reconnaissance des lieux et avoir noté les habitudes des deux filles ainsi celles que de leur papa, il décida de passer à l’action.
Christian Maillaud récupéra les deux filles à la sortie de l’école et leur montra une vidéo de leur maman qui leur demandait de suivre le monsieur. Auparavant, il a pris soin de louer un avion-taxi qui les a emmenés à l’île Sainte-Marie où l’ex-gendarme comptait rallier l’île de La Réunion en bateau avec les fillettes. Or, il s’agissait d’un kidnapping raté, suite à l’alerte donnée par le père et peut-être à la dénonciation du pilote. De cette aventure ratée, Christian Maillaud a fait parler de lui pour la première fois dans la Grande île. Détenu à la maison d’arrêt d’Antanimora après cet enlèvement raté en attendant son procès, il risque 15 années de prison. Cependant, après quelques mois de détention, il a réussi à s’enfuir de la prison et quitter Madagascar. Fier de lui, il narra son évasion à la presse une fois en terre française.
« J’ai fait office de pharmacien de garde. Le médecin de la prison me prenait en sympathie, ce qui m’avait permis d'effectuer de fréquents séjours à l’hôpital militaire de Tananarive. De là, je planifiais mon évasion. Elle commencait par de brèves sorties nocturnes, au cours desquelles les gardiens se contentaient d'empocher quelques billets. Ils me croyaient simplement fêtard, alors que je constituais une équipe de trois voyous, couteau entre les dents. J’ai fixé la date de mon évasion pour le 27 juin en espérant que l’alerte serait retardée par les nombreuses festivités qui avaient lieu sur l’île », racontait-il aux journalistes français. Il a réussi lors de cette première étape. Mais une fois qu’il est arrivé sur la côte Est malagasy, le bateau censé le transporter à l’île de La Réunion n’était pas au rendez-vous. « Je suis parti dans la brousse. Deux mois de cavale. La presse malagasy a relaté mon évasion et publié ma photo », annonçait-il fièrement. Par la suite, il est parvenu à convaincre un skipper à qui il expliquait que son visa de séjour à Madagascar est périmé et qu’il doit quitter le pays. A bord d’une pirogue à voile, il a débarqué à Mayotte pour rejoindre ensuite en avion l’île de La Réunion.
Des aventures, Christian Maillaud, surnommé le « Zorro blanc », possède des tonnes à raconter. Il est très connu par la Justice française également pour les mêmes raisons par rapport à ses méfaits à Madagascar et avait déjà passé de nombreuses années dans des prisons de France.
La Rédaction