Vers midi vendredi dernier, cinq personnes ont été brûlées vives dans le quartier de Bejihatra, Commune de Soaloka, District de Miandrivazo. Il s’agit d’un certain Berafia ou Dadilahy Lepitro, 65 (ans), demeurant à Anivorano, Letsivery ou Baban’i Hova 53 (ans), Selo Baba Nirina 52 (ans) d’Ambalabadika, de Fanomezana 45 (ans) de Morafeno Commune de Soaloka, enfin de Lekanga 47 (ans), également de Morafeno.
D’après les témoignages des villageois que nous avons interrogés, les éléments des Forces de défense et de sécurité auraient tendu un terrible piège à ces malheureux. Autrement dit, ils ont simplement payé le plus lourd tribut aux exactions supposées de ces Forces de l’ordre. “Les éléments de celles-ci ont voulu faire des cinq civils des guides afin de les conduire jusqu’à Bejihatra où les premiers affirment vouloir arrêter des dahalo dangereux. Or, une fois arrivés à l’endroit, les agents des Forces ont enfermé les cinq civils à l’intérieur d’une maison dans laquelle les premiers ont mis ensuite le feu”, explique un porte-parole des villageois. Du motif de la réaction de ces membres des Forces, nul ne le sait encore. Car sitôt l’acte consommé, ces derniers se sont rapidement retirés du hameau, sans donner aucune explication.
Ces faits sciemment rapportés ne sont qu’un exemple des exactions que la population locale reproche vivement à un Corps composant nos Forces de l’ordre. Car selon toujours nos sources, ces éléments des Forces n’hésitent pas à déchirer les fiches de bovidé des éleveurs, s’ils ne s’accaparent pas simplement de leurs zébus pour les manger. “Les membres des Forces en opération ont besoin de six bœufs par jour pour leur consommation”, se lamente notre interlocuteur. Et à ce dernier d’ajouter que ces agents des Forces ne feraient pas grand cas des droits humains. “Un adolescent de 16 ans a fini par mourir à la suite de travaux forcés qu’on lui a imposé à Soaloka”, renchérit-il. Des habitants risquent la mort du fait de simples dénonciations. A notre interlocuteur de rappeler l’exécution d’un certain Martial et dont le cadavre avait été par la suite au fond d’une forêt dans la Commune d’Antsikida, il y a deux semaines de cela. Mais beaucoup d’autres victimes auraient subi le même sort sans que les autorités locales de Miandrivazo en fussent informées. Enfin comme pour souligner cette situation de chaos et de terreur qui règnent sur place, et en marge de ces faits que certains imputent aux Forces de défense, il est sans doute inutile de rappeler la disparition inexpliquée de 32 détenus de la prison de Miandrivazo.
F.R.