Publié dans Société

Toxicomanie - Le tabac tue 8.300 Malagasy par an !

Publié le mercredi, 01 juin 2022


La consommation des feuilles de la plante du tabac ou « Nicotina tabacum » et l’exposition à la fumée présentent un risque mortel. Selon l'Office national de lutte anti-tabac (OFNALAT), ces produits fabriqués, entièrement ou partiellement à partir de tabac en feuilles comme matière première, et destinés à être fumés, sucés, chiqués ou prisés, tuent 8.300 personnes par an à Madagascar. Certes, ces victimes peuvent être des fumeurs occasionnels ou encore des fumeurs quotidiens, mais ce chiffre inclut également les non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Malheureusement, dans le contexte de la Covid-19, les consommateurs de tabac ont un risque accru de complications par rapport à ceux qui n’en consomment pas, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour J.R, un homme d’une cinquantaine d’années, il a choisi d’arrêter de fumer après avoir contracté diverses maladies et failli perdre la vie. « Je toussais beaucoup pendant des années. J’ai maigri de jour en jour et je suis devenu vulnérable. Mais le pire a été d’attraper la tuberculose. Je n’ai plus réussi à regagner mon poids normal et un état de santé stable (…) Parfois, il m’arrive de fumer en cachette. Mais finalement, en pensant à mon état de santé, je rebrousse chemin », nous a-t-il confié.
En ce qui concerne le taux de prévalence, le pays est à 38,7 % chez les hommes et 14,8 % chez les femmes. Mais ce qui demeure une menace s’oriente surtout vers les adolescents. Les données partagées par l’OFNALAT ont indiqué que 11,3 % des jeunes dont l’âge est compris entre 13 et 15 ans prennent actuellement du tabac.  H.R, un père de trois garçons, dépense quotidiennement 1.000 ariary pour des cigarettes. « Si avant, je dépensais 5.000 ariary par jours, avec la cherté de la vie et la hausse de prix, ma consommation a été réduite à 5 tiges, ce qui équivaut à 1.000 ariary. Il m’est encore et toujours impossible de s’en priver », a-t-il témoigné.
Notons que le tabagisme est la deuxième cause de décès. Une donnée publiée en France en mars dernier a même fait état de plus de 6 millions de morts signalés par an, dont plus de 600.000 individus sont des non-fumeurs.
Dispositions
Pour y remédier également, l’on se souvient qu’en octobre 2014, l'Agence nationale de lutte contre le tabagisme à Madagascar a mis en application une la loi interdisant de fumer dans les espaces publics dont les transports en commun, bureaux, voies publiques. Et suivant l’arrêté n° 4048/98 du 25 mai 1998 fixant les dispositions pratiques de marquage de toutes les unités de conditionnement des produits du tabac, il existe aussi des prescriptions alarmantes sur les emballages. En effet, toutes les unités de conditionnement des produits du tabac de fabrication locale et étrangère, destinés à la consommation sur le territoire de la République de Madagascar, doivent obligatoirement mentionner des avertissements. Particulièrement pour les cigarettes, sur une face principale latérale de chaque paquet, les écrits « dangereux pour ma santé et celle des autres » y sont indiqués. Et pour les autres produits du tabac, ces mêmes mentions doivent être portées sur les surfaces les plus visibles. En plus de ces dispositions, toutes les formes de publicité en faveur du tabac et de promotion de ce produit, ainsi que le parrainage restent toujours interdits. La vente des produits du tabac aux et par des mineurs de moins de 18 ans n’est pas aussi autorisée. Des sanctions administratives et pénales s’appliquent en cas d’infraction.  On peut citer par exemple la confiscation et la destruction de tous les produits du tabac, sans oublier la fermeture de l’établissement concerné.
Et actuellement, l’OMS à Madagascar et le ministère de la Santé publique et notamment l’Office national de lutte anti-tabac, continuent de travailler ensemble dans la coordination de la lutte au niveau national. Il s’agit de l’élaboration du Plan d’action national pour la lutte anti-tabac. D’autres interventions portent aussi sur la mise en place des espaces sans tabac, la sensibilisation des autorités à différents niveaux et des communautés, de même que le renforcement du cadre juridique dans le cadre de la lutte contre le tabagisme.
K.R.

Fil infos

  • Îles malgaches de l’océan Indien - Madagascar exige des compensations  
  • Coopération militaire - GSIS, l’unité d’élite de la Gendarmerie prête à évoluer sur tous les fronts
  • Restitution des îles Eparses - Deuxième face à face à Paris ce jour
  • Intoxications alimentaires à répétition - Les causes demeurent floues
  • Diplomatie - Un juriste malgache élu au Comité onusien pour les migrants 
  • Empoisonnement à Ambohimalaza - Le bilan ne cesse de s'alourdir
  • Coopération Emirats arabes unis - Madagascar - Une centrale solaire de 50MW bientôt à Moramanga
  • Président Andry Rajoelina - « 65 ans d’indépendance sont signe de maturité historique »
  • Bus électriques, nouvel avion militaire,… - Le Chef de l’Etat concrétise ses engagements
  • Madagasikara - A l’unisson !

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

A bout portant

AutoDiff