Consternation totale et larmes d’impuissance ! C’est ce qu’on pouvait lire sur les visages de tous ces messieurs et ces dames qui tiennent boutique au marché sur la place d’Ambohijatovo sise en face du ministère de la Jeunesse, hier. La veille, précisément vers 19h, la plupart d’entre eux ont perdu leurs marchandises dans ce violent incendie qui a touché leurs commerces. Au total, 78 box sur les 360, ont été détruits, soit partiellement, soit complètement. Le tiers du marché a été réduit en cendres. Là, ce sont ceux des bouquinistes qui ont été les plus touchés. Mais d’autres commerces ont également beaucoup souffert : c’est le cas de certains stands spécialisés dans la sérigraphie et autres multi-services. Au bas mot, les pertes sont évaluées à des milliards d’ariary, selon les victimes. “Dans le box n°58, les marchandises perdues seraient d’une valeur de 12 millions Ar”, explique sa propriétaire, les traits encore ravagés par l’insomnie et le désespoir. Certains ont même perdu des liquidités dans le sinistre, selon quelques témoins.
Les feux auraient démarré au cœur même de la zone sinistrée, celle partant de l’est à l’ouest et traversant d’étroits passages desservant les alignements de stands. Un avis que les victimes partagent avec les responsables dudit marché. “Pour le moment, un accident, probablement lié à un court-circuit serait à l’origine des flammes. D’ailleurs, quelques commerçants étaient encore sur place pour fermer boutique vers 20h, lorsque les délégués du marché nous ont donné l’alerte à l’incendie”, explique Lila, chef de marché.
Heureusement, l’intervention des sapeurs-pompiers s’avérait assez rapide et efficace pour que les flammes ne se fussent répandues vers les boutiques voisines, sinon cela aurait été bien pire. Toutefois, il a fallu 3h de temps pour les soldats du feu pour venir à bout des flammes. “Nous avons débarqué à l’endroit sept minutes à peine après l’alerte. Vers 20h30, nous avons réussi à maîtriser le feu mais ce dernier n’a pu être définitivement fixé que vers 22h15”, relate le colonel Tiana Razanamahefa, chef de corps des pompiers.
Mais les éléments de la Police nationale ainsi que leurs homologues de la Commune urbaine d’Antananarivo s’étaient déployés également sur le lieu du sinistre pour le sécuriser. “La Police nous a interdit de toucher quoi que ce soit encore, alors que le temps presse et que ça urge”, s’impatiente un commerçant.
L’affaire est actuellement entre les mains de la Brigade criminelle tandis que le maire de la Capitale, Naina Andriantsitohaina promet d’étudier la manière pour aider les sinistrés, mais aussi en vue de la reconstruction des lieux.
Franck R.