Malgré sa gravité, Madagascar ne dispose pas de base de données et les facteurs de risques associés à l’anémie. Pourtant, ces informations sont primordiales pour renforcer les interventions afin de lutter contre cette maladie mortelle. Les premiers signes d’une anémie sont une sensation de fatigue chronique, une pâleur au niveau des paupières inférieures, des vertiges, un essoufflement à l’effort, des troubles de la concentration, une accélération du rythme cardiaque et des maux de tête.
Sur ce, l’Unité d’épidémiologie et de recherche clinique au sein de l’Institut Pasteur de Madagascar a effectué une étude pour évaluer les facteurs associés à l’apparition de l’anémie. Cette étude a été menée auprès de 414 enfants de 24 à 59 mois provenant des quartiers défavorisés d’Antananarivo. Les enfants disposaient de données issues du projet « Afribiota », axées sur les concentrations d’hémoglobine et de ferritine dans le sang qui permettent respectivement de diagnostiquer l’anémie et la carence en fer. Sur les 414 enfants inclus dans cette analyse, 24,4 % ont eu une anémie.
Les facteurs de risque associés à cette maladie sont la malnutrition chronique ou aiguë. En effet, la concentration sérique en fer est faible chez les enfants malnutris. « Ces résultats appellent les décideurs en santé publique à renforcer les programmes et les activités axés sur l’amélioration de la qualité de l’alimentation des jeunes enfants et de l’apport en micronutriments pour lutter contre l’anémie, ainsi que les mesures existantes pour réduire le fardeau des maladies infectieuses », indique l’Institut Pasteur de Madagascar.
Afribiota est une étude de cas-témoin sur le retard de croissance recrutant des enfants à Bangui (République centrafricaine) et à Antananarivo. Dans chaque pays, 460 enfants âgés de 2 à 5 ans, lesquels ne présentent aucun signe manifeste de maladie gastro-intestinale, sont recrutés.
Recueillis par Anatra R.