Parmi les 43 aires protégées de « Madagascar National Parks » (MNP). Nosy Hara, localisée à 35 km d’Antsiranana, a été déclarée aire protégée marine de catégorie II par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2011. Ce parc national s’avère exceptionnel par sa biodiversité marine et côtière, regorgeant d'habitats spécifiques tels que des récifs coralliens, des mangroves, des herbiers marins, mais aussi des îlots où nichent certaines espèces menacées. S'étendant sur une vaste zone de 125.471 ha, Nosy Hara est une importante zone de pêche artisanale, regroupant de nombreux pêcheurs migrants qui approvisionnent les principaux marchés d'Antsiranana. Les communautés locales sont impliquées dans la gestion de cette aire protégée, à travers le projet BIOPAMA mis en œuvre par l’ONG C3 Madagascar. Celle-ci collabore étroitement avec les communautés des 21 villages, en intégrant notamment les femmes au sein des Comités de pilotage locaux (CPL). Impliquées dans la transformation et la vente des produits de pêche, les femmes jouent un rôle indiscutable dans la gestion associée des stocks. Ledit projet abordera spécifiquement les lacunes dans l'organisation de la communauté locale en termes d'organisation, de capacité et de gouvernance afin de permettre l'autonomie des cibles et la durabilité de la gestion.
Soutien du WWF
L'intégration de la population locale, des partenaires publics et privés dans le processus de gestion est une des stratégies de Nosy Hara pour attirer des investisseurs et de créer ainsi un levier économique incitatif. Pour atteindre cet objectif, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a initié des programmes en apportant un soutien financier et matériel aux patrouilleurs du parc. Ceci à travers un projet de gestion de la pêche artisanale ainsi qu'une formation aux systèmes d'épargne et de crédit. De son côté, C3 Madagascar soutient ces efforts et contribue à la réalisation de ces objectifs depuis 2009 à travers l'appui technique et financier que l'organisation fournit. La sensibilisation, l'éducation et le renforcement des capacités des communautés en font partie. Outre l’identification des barrières à une cogestion réussie, l'étude pivot de C3 en 2012 a suggéré des moyens d'améliorer la communication entre le MNP et le CLP et de renforcer ce dernier dans la gouvernance. De plus, à travers son projet « Ecofish », l’ONG supervise la collecte des données sur la pêche, le renforcement des capacités des pêcheurs en matière d'autogestion et de suivi de la pêche, ainsi que l'établissement de plans de gestion.
Recueillis par Patricia R.