Publié dans Société

Agression de civils à Avaradoha - Les six militaires écroués à Antanimora

Publié le mercredi, 24 mai 2023

L’affaire concernant l’agression de trois clients d’un bar par des militaires, faits survenus dans la semaine du 15 mai dernier, un mercredi, à Avaradoha, a été déféré au Parquet d'Anosy, hier. Au terme de plus de sept tours d'horloge, le procureur a finalement tranché. Les six militaires impliqués furent tous placés sous mandat de dépôt à la maison centrale d'Antanimora pour coups et blessures volontaires, et en attendant la prochaine décision les concernant. Naturellement, la plainte ne pouvait qu'émaner des familles des victimes.

Tel a été alors le sort qui attendait ces brebis galeuses de l'Armée nationale. Mais avant que l'affaire ne soit arrivée là, c'est la section de recherches criminelles de la Gendarmerie à Fiadanana qui a fait l'enquête préliminaire. Cette dernière a été effectuée durant quelques jours, au cours de la semaine précédente, et même le week-end dernier. Samedi dernier, il a fallu que les enquêteurs en finissent d'éplucher le dossier avec l'interrogatoire de deux militaires, les seuls qui n'ont pas été encore auditionnés, avant que les premiers peuvent finalement la boucler, puis saisir la justice.

Une source a avancé que les comportements violents de ces militaires seraient dictés par la volonté de se montrer simplement solidaires. Car il paraît que l'un d'eux aurait été agressé par les civils. Et que le premier a appelé ses camarades à la rescousse. "Je ne peux rien vous confirmer car tout cela relève des secrets de l'enquête, et seule la justice pourra divulguer", a déclaré en substances le colonel patron de la Section des recherches criminelles à Fiadanana.

Revenons sur les faits. Après cette nuit terrible près de ce bar à Avaradoha, les trois civils victimes ont dû être hospitalisées, depuis. L’une d’elles, le surnommé Sily, la vingtaine, et qui est un réparateur de réfrigérateurs de son état, est le plus touché. Son visage n’était plus que sang. Ses proches se seraient montrés inflexibles et auraient envisagé de porter l’affaire à un plus haut niveau. Le troisième civil blessé de cette agression est tiré d’affaire, et il a pu gagner son foyer depuis. Du coup, le ministère de la Défense nationale a réagi. Outre l'annonce de mesures draconiennes à l'encontre de ses brebis galeuses, il a également assumé les soins de ces victimes : radiographie, analyses et scanner.

Mais qui sont les six militaires en cause ? Ils étaient rattachés à l’hôpital militaire de Soavinandriana (CENHOSOA). Mais ils n’étaient pas de service au moment des faits. Sitôt arrêtés, ils étaient placés en garde à vue dans les locaux de la brigade de Tanà-ville, du moins la journée qui a succédé au drame. Plus tard, décision fut prise de confier l'enquête aux mains de la Section de recherches criminelles 

Le mercredi soir des faits, ce fut l’escalade verbale entre ces militaires en cause et les civils dans ce bar à Avaradoha, selon un témoin. La dispute a rendu les militaires furieux, déjà sous l’empire de l’alcool, au point qu’ils sortaient du bar pour se lancer aux trousses des civils avec qui ils se sont chamaillés. 

C’était dans ces circonstances que les soldats ont attrapé deux fugitifs. L’un, le réparateur de réfrigérateurs dénommé Sily ayant perdu connaissance sous les coups. L’un des militaires a dégainé sa ceinture pour commencer à frapper la victime au visage, avec, et ce, à plusieurs reprises, enfin en dépit des implorations du malheureux. 

La victime a failli ne pas atteindre son domicile tant il fut sérieusement blessé. Quant à l’autre civil, les soldats l’ont emmené dans un autre endroit. Un agent de la JIRAMA, qui fut témoin à la scène a voulu s’interposer. Mais les agents des Forces ivres l’ont menacé aussi. Les riverains ont appelé la Police et l’arrivée des éléments du commissariat du 3e Arrondissement a mis finalement fin à ces exactions des militaires.

Franck R.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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