En deux ans, le pourcentage de femmes en âge de procréer à Madagascar et qui utilisent des moyens contraceptifs a connu une augmentation. Selon Pr Zely Randriamanantany, ministre de la Santé publique, « ce taux est passé de 43 % en octobre 2021 à 57 % à l'heure actuelle, Cette évolution a le potentiel de contribuer à la réduction des grossesses non désirées et à l'amélioration de la santé maternelle et néonatale dans le pays ».
« Depuis lors, l’objectif est d’atteindre 60 % de femmes en âge de procréer sous contraception d'ici fin 2023. Auparavant, seulement 43 % des femmes avaient recours à la contraception », a rappelé le membre du Gouvernement, lors du lancement de la feuille de route visant à accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale pour la période 2023-2027, jeudi dernier.
Selon une source officieuse, le taux de mortalité maternelle et néonatale à Madagascar est le résultat de divers facteurs. Dans de nombreuses Régions de Madagascar, l'accès aux services de santé de qualité est limité en raison de la distance géographique, du manque d'infrastructures médicales et du coût élevé des soins. La majorité de la population malagasy vit dans la pauvreté, ce qui peut entraîner une mauvaise nutrition, des conditions de vie insalubres et un accès limité à l'eau potable, contribuant ainsi à des complications pendant la grossesse et l'accouchement. Certaines pratiques culturelles et traditionnelles, telles que les accouchements à domicile sans assistance médicale qualifiée, pourraient également augmenter les risques pour la mère et le nouveau-né. Par ailleurs, le manque d'éducation sexuelle et de sensibilisation à la planification familiale peut contribuer à des grossesses non désirées et à un nombre élevé de naissances rapprochées.
Réduction du taux de mortalité maternelle
L'Etat malagasy, en collaboration avec divers partenaires, a intensifié ses efforts pour atteindre ses objectifs. « Cela s'est traduit par le déploiement de cliniques mobiles dans des zones reculées et une augmentation significative du budget alloué à l'achat de moyens contraceptifs, triplant ainsi les ressources disponibles à cet effet », poursuit le Pr Zely Randriamanantany. Toutes ces actions entrent dans le cadre de la réduction du taux de mortalité maternelle et néonatale dans le pays. L'objectif est de réduire l'effectif de la mortalité maternelle et néonatale à 295 sur 100.000. « Au niveau mondial, les objectifs de développement durable limitent le taux de mortalité maternelle et néonatale à 70 sur 100.000 accouchements. En 2018, la dernière année où des recensements ont été effectués, 408 femmes sur 100.000 ont perdu la vie au moment d’accoucher », souligne le ministre de la Santé publique.
Carinah Mamilalaina