Les autorités malagasy ont porté devant le Tribunal l'affaire concernant les 164 pêcheurs de concombres de mer capturés dans les eaux seychelloises. Actuellement détenus au Gymnase couvert d'Antsiranana en attendant leur procès, ces individus ont été soumis à des interrogatoires approfondis sur une période d'une journée et demie, mobilisant une vingtaine d'Officiers de police judiciaire (OPJ). Le Gouvernement, soucieux de respecter les droits de l'Homme, assure la fourniture de nourriture et de soins aux détenus, et les surveille étroitement avec l'aide de 70 agents de police. De plus, l'Etat malagasy veille à subvenir aux besoins quotidiens des détenus, notamment en fournissant 2 sacs de riz tous les deux jours pour leur alimentation. Ces mesures visent à garantir un traitement équitable tout au long de leur détention, comme l'a souligné le ministre de la Pêche et de l’Economie bleue.
Le ministre, Mahatante Paubert Tsimanaoraty, a mis en lumière que l'enquête en cours vise également à identifier les commanditaires de ces activités de pêche. Il a souligné la nécessité de démanteler le réseau bien organisé qui a permis à ces pêcheurs d'opérer dans les eaux seychelloises, situées à 400 km de Madagascar. Selon ses déclarations, cela nécessite une logistique et des fonds conséquents, impliquant probablement des personnes haut placées. « Le coût estimé d'un voyage s'élève à environ 80 millions Fmg, incluant le sel et la nourriture pour le voyage en bateau. Le réseau de recrutement s'étend jusqu’à Toamasina, ciblant en amont des individus capables de plonger en apnée, car l'utilisation de bouteilles d'oxygène risquerait d'alerter les autorités », a précisé le ministre.
Les résultats des investigations en cours seront présentés devant le Tribunal. Actuellement, des étrangers et des propriétaires de bateaux ont été appréhendés, tandis que d'autres individus sont toujours recherchés. Il convient de souligner qu'un accord entre les Seychelles et Madagascar spécifie le renvoi des pêcheurs surpris en train d'opérer sans autorisation dans leurs pays d'origine.
Carinah Mamilalaina