Publié dans Société

Convoitise d'héritage - Il commandite le meurtre de sa propre sœur

Publié le lundi, 26 février 2024

Nirina Emma Jeanina (62ans) a été retrouvée morte assassinée de façon barbare à son domicile sis dans le quartier de Bemasoandro, à Vatomandry, le 4 février. A présent, le soupçon pèse sur J., un frère, le dernier-né de la fratrie de la victime. D'ailleurs, c'est un électricien qui a effectué quelques travaux chez la défunte, qui a dénoncé J. comme ayant été le présumé commanditaire de cet assassinat. Et qu'il aurait disposé de la complicité d'une poignée d'ouvriers du bâtiment pour la sale besogne. Nous y reviendrons encore dans une sorte de chronologie des faits. Mais qu'est-ce qui aurait poussé cet homme à vouloir puis réussir à intenter ainsi à la vie de sa propre sœur ? D'après les premiers éléments de l'information, le suspect aurait convoité l'héritage qu'il partage avec sa défunte sœur, héritage auquel il voudra accaparer à lui tout seul. D'où cette idée diabolique de liquider la sexagénaire, idée qui a germé dans sa tête. Les faits.

En train d'agoniser

Le 4 février dernier donc, le sang du gardien n'a fait qu'un tour en entrant dans l'appartement de sa patronne. Cette dernière était déjà en train d'agoniser. Et il y avait du sang partout.

Le gardien a alors informé J., le frère de la victime. L'homme habite à deux pas de la demeure de sa sœur. Il était alors venu à l'endroit, feignant de constater. Or, premier geste suspect de sa part : au lieu de transporter d'urgence sa sœur moribonde à l'hôpital, J. a appelé un inconnu au téléphone. Ce dernier a débarqué sur les lieux en moto. Mais à son tour, l'individu était reparti pour récupérer une voiture quelque part, et finalement transporter la victime à l'hôpital. Imaginez la perte de temps inutile que cette valse-hésitation a occasionné. Et pourtant, le centre de soins n'est qu'à 300 mètres du domicile de la victime. Et ce qui devait arriver arriva. La pauvre dame a succombé des suites de ses blessures, et avant même que les médecins n'aient pu faire quelque chose pour elle. Les observations médicales étaient formelles : il s'agit d'un meurtre.

Un maçon, le premier à être dans les filets

Cependant, le même gardien témoin s'est heureusement souvenu d'un détail : il affirme avoir vu N., maçon de son état, sortir de la maison de la victime, juste peu de temps avant que l'agent de sécurité n'ait pu constater l'agonie de son employeur dont le corps gisait sur le parquet de l’appartement. Et le maçon en cause est un habitué de la famille pour les menus travaux à effectuer pour son compte.

Les enquêtes ont alors débouché sur l'arrestation de N., le 6 février dernier.

A son tour, N. a dénoncé F., son ami électricien, également un familier de la famille.

Cuisinés par les enquêteurs, les deux ouvriers ont fait un aveu. Ils n'ont pas caché que c'est J. qui les aurait payés pour assassiner Emma Jeanine. Au final, les trois suspects évoqués plus haut, ont été tous arrêtés, le prénommé J. inclus.

Et il ne serait fortuit que les secours aient traîné. Tout aurait été planifié. Toujours est-il que le maçon et l'électricien en cause, ont quitté Toamasina, tôt le matin du 4 février dernier pour la sale besogne.

Et qu'ils ont été hébergés par J. Par la suite, tous les trois se sont rendus ensemble chez la victime. Cette dernière avait été mortellement agressée avec un pilon et des objets tranchants. La somme de 6 millions ariary ainsi que 40g de bijoux de la victime ont été volés.

Cette sale besogne était de 400 000 Ar pour le maçon et son ami électricien. Tout cela a été su grâce à l'investigation de la recherche criminelle de la Police à Toamasina, sous l'égide du commissaire Herizo Rajaobelina et son équipe, ces derniers ayant été mandatés par le TPI de Toamasina.

Enfin, J. manifestait de la jalousie envers sa défunte sœur. Le fait que cette dernière a obtenu la parcelle sise en premier plan a déplu énormément au suspect. La jalousie de cet homme a décuplé lorsque sa sœur y a bâti une maison. J. était davantage vert de jalousie lorsque son neveu établi à l'étranger a envoyé de l'argent à sa mère pour construire une nouvelle maison. 

Enfin, il reste à départager entre la défunte et son frère J. une maison héritée de leurs défunts parents. Ce dernier aurait donc songé d'accaparer à lui seul la bâtisse convoitée. D'où ce plan machiavélique qui a germé dans son esprit afin d'éliminer sa sœur. Pire, l'on soupçonne que la mort des trois autres membres de la fratrie est trop obscure.

Affaire à suivre.

 

Franck R/T.H

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    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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