Publié dans Société

Travail et dialogue social - « Le syndicalisme reste timide et intimidé »

Publié le mercredi, 01 mai 2024

Touchant un travailleur sur 10. Le taux de syndicalisation à Madagascar avoisine les 10 à 12%, à en croire José Randrianasolo, coordonnateur général de la Conférence des travailleurs dans le pays (CTM). « Selon les statistiques émanant de la CNaPS, 650 000 travailleurs y sont inscrits. L’on recense également dans les 150 000 agents de l’Etat. Au total, le nombre de salariés dans le secteur formel environne les 900 000 à Madagascar. Seuls 90 000 d’entre eux sont syndiqués », avance notre source. Ce faible taux de syndicalisation pourrait s’expliquer par le fait que les travailleurs sont découragés à intégrer les syndicats. Certains sont intimidés ou reçoivent des menaces quand ils mènent des activités syndicales, au profit de tous les travailleurs. D’autres sont même renvoyés en portant la voix et en luttant pour les droits de leurs collègues. 

« Nous avons revendiqué le retour à la normale de nos conditions de travail après la pandémie du Covid-19, notamment un salaire en entier et non à moitié, mais cela a fini par un licenciement de tous ceux qui ont signé la demande. Nous avons porté plainte mais en vain. Bien avant notre démarche, notre boss nous a déjà avertis que toute activité syndicale au sein de la société est passible de renvoi. Il a exécuté sa menace », se désole A.R., délégué du personnel au sein d’une boîte de communication et presse dans la Capitale. Pour d’autres salariés victimes d’injustice, les syndicats entrent en scène à travers diverses interventions. Pourtant, les syndicalistes sont en nombre restreints par rapport aux employeurs, ce qui complique le cas. « Jusqu’ici, la promotion de la justice sociale et du dialogue social reste timide malgré les efforts déployés pour ce faire », reconnait notre source.

Diverses activités pour le 1er mai

Une célébration sous toutes ses formes. Les travailleurs et syndicalistes issus des 4 coins de l’île n’ont pas manqué de commémorer à leur manière la fête du travail de cette année. Pour la Capitale, les syndicalistes et partenaires ont débuté la célébration par une journée porte-ouverte au jardin d’Antaninarenina, le 29 avril dernier. Une conférence-débat sur le syndicalisme a ensuite été organisée au centre Arrupe Faravohitra, le 30 avril. Hier, un carnaval syndical s’est tenu dans les rues d’Antananarivo. A cela s’ajoute la rencontre organisée par la CTM à Antaninarenina. Une occasion pour la conférence des travailleurs de confirmer que les employés du secteur informel seront désormais considérés. Dans les régions, les activités de célébration du 1er mai ont été multiples, à l’exemple des grandes marches ou encore des salons, etc. Pour Toamasina, un évènement intitulé « la ruée vers les métiers : l’avenir de l’étude » a été organisé à l’hôtel de ville. Il s’agissait d’une journée d’échanges et de partage entre les employés et les étudiants, sans oublier les expositions.

Pour sa part, la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique en la personne de Hanitra Razakaboana a félicité la participation des travailleurs malagasy dans le développement du pays. Elle a également évoqué les nombreux défis suite à la pandémie du Covid-19 ainsi que les avancés en matière de la promotion du travail décent et de la justice sociale. La refonte du code ainsi que l’extension de la prévoyance sociale, y compris la prise en charge sanitaire, en font partie. A cela s’ajoute la révision effective du salaire à 262 680 ariary pour les employés de la catégorie M1-A1 et à 266 500 ariary pour ceux du secteur agricole. L’identification des opportunités d’emplois dans les 24 régions n’est pas en reste. En matière de réinsertion professionnelle, les femmes et les jeunes en sont privilégiées. 84 309 en sont les bénéficiaires pour cette année et les activités y afférentes s’enchaînes, d’après la ministre de tutelle. Dans tous les cas, du chemin reste à faire afin que chacun des salariés puisse jouir d’un travail décent, y compris d’une bonne santé et sécurité au travail…

 

La Rédaction

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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