« Nous avons revendiqué le retour à la normale de nos conditions de travail après la pandémie du Covid-19, notamment un salaire en entier et non à moitié, mais cela a fini par un licenciement de tous ceux qui ont signé la demande. Nous avons porté plainte mais en vain. Bien avant notre démarche, notre boss nous a déjà avertis que toute activité syndicale au sein de la société est passible de renvoi. Il a exécuté sa menace », se désole A.R., délégué du personnel au sein d’une boîte de communication et presse dans la Capitale. Pour d’autres salariés victimes d’injustice, les syndicats entrent en scène à travers diverses interventions. Pourtant, les syndicalistes sont en nombre restreints par rapport aux employeurs, ce qui complique le cas. « Jusqu’ici, la promotion de la justice sociale et du dialogue social reste timide malgré les efforts déployés pour ce faire », reconnait notre source.
Diverses activités pour le 1er mai
Une célébration sous toutes ses formes. Les travailleurs et syndicalistes issus des 4 coins de l’île n’ont pas manqué de commémorer à leur manière la fête du travail de cette année. Pour la Capitale, les syndicalistes et partenaires ont débuté la célébration par une journée porte-ouverte au jardin d’Antaninarenina, le 29 avril dernier. Une conférence-débat sur le syndicalisme a ensuite été organisée au centre Arrupe Faravohitra, le 30 avril. Hier, un carnaval syndical s’est tenu dans les rues d’Antananarivo. A cela s’ajoute la rencontre organisée par la CTM à Antaninarenina. Une occasion pour la conférence des travailleurs de confirmer que les employés du secteur informel seront désormais considérés. Dans les régions, les activités de célébration du 1er mai ont été multiples, à l’exemple des grandes marches ou encore des salons, etc. Pour Toamasina, un évènement intitulé « la ruée vers les métiers : l’avenir de l’étude » a été organisé à l’hôtel de ville. Il s’agissait d’une journée d’échanges et de partage entre les employés et les étudiants, sans oublier les expositions.
Pour sa part, la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique en la personne de Hanitra Razakaboana a félicité la participation des travailleurs malagasy dans le développement du pays. Elle a également évoqué les nombreux défis suite à la pandémie du Covid-19 ainsi que les avancés en matière de la promotion du travail décent et de la justice sociale. La refonte du code ainsi que l’extension de la prévoyance sociale, y compris la prise en charge sanitaire, en font partie. A cela s’ajoute la révision effective du salaire à 262 680 ariary pour les employés de la catégorie M1-A1 et à 266 500 ariary pour ceux du secteur agricole. L’identification des opportunités d’emplois dans les 24 régions n’est pas en reste. En matière de réinsertion professionnelle, les femmes et les jeunes en sont privilégiées. 84 309 en sont les bénéficiaires pour cette année et les activités y afférentes s’enchaînes, d’après la ministre de tutelle. Dans tous les cas, du chemin reste à faire afin que chacun des salariés puisse jouir d’un travail décent, y compris d’une bonne santé et sécurité au travail…
La Rédaction