150 parmi ces femmes ont déjà bénéficié de formations destinées à les réinsérer dans la société et à leur redonner confiance. « L'une des tâches primordiales est de renforcer la confiance de ces femmes en elles-mêmes pour qu'elles puissent postuler à des emplois décents et respectant les droits de l'Homme », a-t-elle ajouté. La formation des journalistes a débuté avant-hier et se poursuit hier. Elle s'inscrit dans une démarche plus large de sensibilisation et de mobilisation contre la traite des êtres humains. En effet, ce fléau, bien que sous-estimé, prend de nombreuses formes à Madagascar, allant de l'exploitation des travailleurs domestiques, aux enfants utilisés dans des vidéos pornographiques. Selon Ramahandrisoa Eric, secrétaire exécutif du BNLTEH, « chaque année, pas moins de 90.000 vidéos pornographiques mettant en scène des adolescents malagasy sont produites et diffusées ».
La traite des êtres humains, définie par le Code pénal comme « l'enregistrement, le transport, la relocalisation, l'hébergement ou l'accueil de personnes par la menace, la force, la coercition, l'extorsion, la fraude, la tromperie ou l'abus de pouvoir », reste un problème endémique. Les Régions les plus touchées incluent Nosy Be, Andapa, SAVA et DIANA, où les femmes sont souvent victimes de trafics liés à l'immigration. Les enfants vivant dans des zones rurales autour de la Région d’Analamanga et celle d'Amoron i Mania, amenés à travailler dans la capitale, subissent également des formes d'esclavage moderne. La coopération entre les journalistes, la société civile, le secteur privé et les autorités est importante pour combattre efficacement ce fléau. « A l'issue de cette formation, nous espérons élaborer une stratégie solide pour lutter contre la traite des êtres humains », a conclu Ramahandrisoa Eric.
Carinah Mamilalaina