Publié dans Société

Naufrage de FRANCIA III à Soanierana-Ivongo - Trois ans après le drame, l'armateur appréhendé

Publié le mercredi, 25 septembre 2024

Fini la longue cavale ! Le 20 décembre 2021, le bateau baptisé Francia III a fait naufrage au large d'Antsiraka, Soanierana-Ivongo, faisant plus de 88 morts parmi ses passagers. Mais l'armateur et à la fois commandant du navire répondant au nom de Franck A. , a survécu au drame et prit la fuite. Depuis, les autorités n'ont pas réussi à retrouver la trace du fugitif. Mais hier, coup de théâtre à l'affaire ! Les gendarmes, n’ayant donc pas cessé de le rechercher, ont finalement réussi à mettre la main sur l'évadé à Soanierana-Ivongo. Ne se doutant de rien, Franck A. a tranquillement arpenté les rues de cette ville lorsque les gendarmes l'ont arrêté. "Grâce au renseignement fourni par un informateur, nous avons pu mettre la main sur le fugitif", précise une source au niveau de la brigade de Gendarmerie de Soanierana-Ivongo. Interrogé ensuite par les enquêteurs, le concerné a avoué avoir cru que l'affaire a été depuis jetée aux oubliettes pour s'autoriser ainsi à réapparaître en public.

Et il a beau changer d'apparence, voire de prénom. Mais finalement, il s'est trompé lourdement en croyant s'être tiré d'affaire. Mais qu'a-t-il alors fait durant sa très longue cavale ? De source confirmée, le commandant de Francia III a été surtout impliqué dans l'affaire de trafic de gazole à Soanierana-Ivongo. Mais durant sa fuite à Toamasina, il fut hébergé par des proches, et s'efforçait de tout son mieux de se rendre incognito. "Le fugitif, pour tenter de devenir méconnaissable, a changé de prénom pour s'appeler Anatole. Mais il n'a pas une carte d'identité sous ce prénom", renchérit notre source.  Hier soir, une nouvelle de dernière heure a avancé que l'armateur de Francia III a été transféré au tribunal de Toamasina qui a pris le relais pour traiter le dossier.
Les crashs des hélicoptères des officiels
Mais le drame de Francia III allait ensuite provoquer un autre, quelques jours après. Ce dernier touchait cette fois-ci deux hélicoptères qui ont transporté des membres du Gouvernement et autres hautes personnalités en mission d'urgence liée au sauvetage des naufragés de Francia III telles que le chef du Gouvernement et l'ex- SEG de la Gendarmerie, en l'occurrence, le Général Serge Gellé, d'abord déclaré porté disparu à la suite de ce drame. Finalement, le Général a eu une sacrée chance pour se tirer d'affaire, et des piroguiers l'ont aidé à regagner la côte après qu'il a dû effectuer une partie du trajet à la nage, au milieu d'une mer démontée. Malheureusement, les pilotes n'ont pas eu la même chance que l'ex-SEG car tous les deux ont perdu leur vie dans l'accident.
Une mauvaise condition météo a été à l'origine de ces crashs au cours desquels les hélicoptères  furent pris dans un tourbillon faisant brutalement changer de cap et éloigner de la côte avant de se crasher en mer celui dans lequel a voyagé le Général et consorts alors que le second appareil où se trouvait le PM et sa délégation a été épargné.
Ecrouées
Vers début février 2002, les  treize personnes impliquées dans l'affaire ont été placées sous mandat de dépôt aux termes de leur instruction. Les concernés sont inculpés pour négligence, complicité et irresponsabilité. Parmi eux figurent trois employés de la Commune rurale d’Antanambe Avaratra où le bateau a levé l’ancre. Quatre membres du personnel de l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) de Mananara-Avaratra ont été également jetés en prison.
Avant de lever l’ancre, tout bateau doit faire l’objet de contrôle par l’équipe de l’APMF. L’étau s’est de ce fait resserré autour de ces quatre agents après que le MS Francia III a réussi à prendre la mer en catimini à l’embarcadère d’Antanambe le lundi 21 décembre, vers 2heures du matin sans qu’une quelconque inspection n’ait pu être effectuée. Les deux autres personnes placées sous les verrous travaillent pour une coopérative de transport maritime. Deux membres d’équipage d’un autre bateau effectuant des liaisons commerciales sur ce littoral Nord-Est n’ont pas pu, eux non plus, échapper à la prison. Ces derniers sont accusés d’avoir transbordé des passagers à bord du MS Francia III bien que celui-ci ait été déjà plein à craquer.
Deux cuisiniers rescapés ayant emprunté le bateau qui a sombré ont été, pour leur part, écroués pour complicité. Ces derniers auraient été en connaissance de cause mais n’auraient pas avisé les autorités du danger qui planait sur les passagers. Le MS Francia III faisait cap sur Soanierana-Ivongo lorsqu’il a coulé au passage d’Ankerika, une localité côtière située à une quinzaine de kilomètres de l’agglomération centrale du District.
Cinquante-et-une personnes sur les cent trente-huit répertoriées ont survécu au naufrage. Sur les côtes d’Ankerika, dans les environs du lieu du naufrage, soixante dépouilles ont pu être repêchées. Emportés par le courant marin, vingt-six autres corps ont été en revanche retrouvés sur les côtes de Sainte-Marie, quarante-huit heures plus tard, après avoir parcouru une distance d’une trentaine de kilomètres. N’ayant pas pu être identifiés, une vingtaine de corps ont été enterrés dans des fosses communes à Soanierana-Ivongo. Ayant survécu au naufrage, les membres de l’équipage du MS Francia III demeurent introuvables. Le bateau a été laissé à l’abandon par les propriétaires après avoir été remonté afin de s’assurer qu’il n’y avait plus de dépouilles encore coincées dans l’épave.
Franck A.

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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