Publié dans Société

Série d'attaques à Toamasina
 - Trois gendarmes fournisseurs d'armes sous les verrous

Publié le lundi, 14 octobre 2024


Comme nous l'avions déjà rapporté dans l'une de nos précédentes publications, des membres des Forces de l'ordre ont été arrêtés car impliqués dans cette série d'attaques à main armée à Toamasina, faits parfois meurtriers, au cours de ces derniers temps. Cette fois-ci, l'information a été confirmée par le procureur du Tribunal de première instance (TPI) de Toamasina, Yvi Sandro. Lundi dernier, ce haut fonctionnaire de la justice a alors confirmé l'arrestation de 3 gendarmes en service, les vendredis et samedis derniers. Ces membres des Forces de l’ordre sont pointés du doigt comme étant les fournisseurs présumés d'armes et autres munitions aux gangs et non moins auteurs de ces attaques à Toamasina.
Mais dès hier soir même, rebondissement à l'affaire. Les gendarmes en cause ont été passés en instruction au Parquet du TPI de Toamasina. Après que leurs auditions se sont prolongées jusque tard dans la soirée d'hier, le procureur décide finalement de placer les 3 agents des Forces de l'ordre en cause ainsi qu'un civil, leur co-accusé dans l'affaire, sous mandat de dépôt à la prison d'Ambalatavoahangy, toujours à Toamasina, vers 20h30 hier.
Aveu
Selon une source au niveau de la Police judiciaire en charge de l'enquête, deux gendarmes en cause ont fait l'aveu tandis que leur collègue a nié les charges contre lui. Finalement, il est incriminé comme étant le "fournisseur de moyens" des gangs, du moins d'après un jargon utilisé par la justice. D'après toujours cette source, l'incarcération des 3 gendarmes à Ambalatavoahangy n'est que provisoire. « La règle veut qu'on n'enferme pas les agents des Forces mis en cause dans la même circonscription où ils travaillent. Sans doute, ils ne devront qu'y passer la nuit (ndlr, hier soir) et l'on s'attend bientôt à leur transfert vers un autre centre de détention », confie cette source auprès de la Police judiciaire.
Preuves
La Police qui est en charge de l'enquête ainsi que le procureur, pour revenir à la conférence de presse d'hier, affirment détenir donc les preuves comme quoi les gendarmes en cause seraient les fournisseurs d'armes et de munitions des gangs qui sévissent à Toamasina. Ces preuves sont notamment constituées d’enregistrements sonores des conversations que ces gendarmes en cause ont eues avec les bandits. Les faits.
La situation liée à l'insécurité a commencé à devenir explosive depuis le 27 avril dernier dans la capitale économique du pays. Les observations des autorités locales ont alors mis en exergue l'habitude de ces gangs armés pour utiliser des munitions de 8mm. Un détail qui n'a donc pas échappé à la Direction régionale de la sécurité publique Atsinanana.
Ce fut donc le branle-bas de combat général chez le service du renseignement de la Police dans la cité portuaire de l'Est. A preuve, une première tentative d'un sale coup, par un gang armé, a été enregistrée le 30 septembre dernier. Comme leurs tentatives se résumaient en un fiasco total au dernier moment, les malfaiteurs ont alors décidé de reporter l'attaque pour le vendredi 4 octobre dernier. Mais leur funeste projet tomba de nouveau à l'eau. Ne désarmant pas, les bandits ont encore essayé de passer à l'action à Ankirihiry, le 11 octobre dernier. La Police, informée au préalable, leur y a alors tendu un guet-apens. C'était dans ces circonstances que, et ce à la lumière de leurs conversations téléphoniques avec les bandits, deux gendarmes de 2e classe ont été arrêtés à Valpinson. Le samedi suivant, c'était au tour du gendarme hors classe de tomber dans le filet. Ils sont surtout incriminés d'avoir procuré des armes aux auteurs directs de ces attaques. Des images, montrant les premiers passant ces armes aux mains des bandits, ont été d'ailleurs filmées, selon la Police. Mais il y a pire. Il s’agit des enregistrements sonores de leurs discussions avec les malfrats, indiquant à ces derniers l'endroit où ils allaient leur remettre les armes, enfin du chemin ou du raccourci à prendre, sitôt le méfait accompli. Toutes ces preuves, audiovisuelle ou sonore, sont donc entre les mains du procureur et de la Police pour pouvoir poursuivre les gendarmes en cause. Enfin, le civil impliqué serait un auteur direct des attaques à main armée tandis qu'un autre fugitif serait en cavale. Outre cela, la Police a confisqué un revolver automatique, des munitions, des matrix ainsi que des diffuseurs de gaz lacrymogène.


Franck R.

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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