Publié dans Société

Enfants autistes - Davantage de parents brisent le silence

Publié le mercredi, 02 avril 2025

Un grand pas franchi. Les activités et campagnes de sensibilisation à l’autisme semblent porter leurs fruits à Madagascar, si l’on tient compte de nombreux témoignages des parents. Ces derniers brisent le silence et osent s’exprimer publiquement quant à l’état de leurs enfants “hafakely”. Auparavant, le fait d’en parler ouvertement a été une honte pour la plupart d’entre eux, d’autant plus que les enfants autistes étaient considérés comme des handicapés mentaux. Mais cette époque est désormais révolue. “Mon fils est autiste verbale sans déficience intellectuelle mais avec un retard de langage. Nous l’avons appris il y a 3 ans et demi suite à un diagnostic effectué par un pédopsychiatre réputé dans le domaine.

Comment l’avons-nous su ? Il ne se retournait pas quand on l'appelait par son prénom, il faisait des gestes répétitifs, ne supportait pas les chansons qui sonnent faux, les bruits du mixeur entre autres et le plus dur a été la détérioration du langage ...”, livre J.S., fonctionnaire, sur son compte Facebook. “Certains de nos biens sont abîmés presque quotidiennement. Nous devons surveiller de près notre fils afin qu’il ne disparaisse pas d’une seconde à l’autre, ou tout simplement pour éviter le pire. De plus, il ne supporte pas la foule”, témoigne M.H., designer. Comme eux, bon nombre de parents ont témoigné de l’état et des comportements de leurs enfants autistes sur les réseaux sociaux hier, à l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (JMSA), célébrée chaque 2 avril. L’autisme n’est pas un trouble, mais une part de la diversité cognitive. Les comportements anormaux des autistes peuvent être canalisés. D’ailleurs, des autistes ont pu fonder une famille, avoir des enfants et exceller dans divers domaines. 

L’éducation, principal défi à relever

“ Ma fille a été inscrite dans une école inclusive, mais ses camarades de classe et même certains enseignants l’ont quasiment exclue. J’ai dû l’inscrire dans un nouvel établissement depuis cette année et là, il se sent bien et s’épanouit comme jamais”, nous confie A.R., mère de 3 enfants. “ Ce que j'ai le plus mal vécu a été son renvoi de sa première école pourtant censée être inclusive car homologuée. Le vendredi, l'école nous a annoncé qu'il y restera pour l'année suivante avec un programme spécial. Le lundi, la direction nous a dit que " c'est mieux pour lui d'aller dans une autre école et qu'on nous a déjà recommandé là bas"...”, ajoute J.S. Ces cas ne sont pas isolés pour les enfants autistes, dont la plupart n’ont pas accès à l’éducation dont ils ont besoin. Souvent, bon nombre d’écoles refusent la scolarisation des enfants autistes puisque les enseignants ne savent pas quoi faire d’eux. D’un autre côté, les frais de scolarité semblent hors de portée de la majorité des parents dans les établissements spécialisés ou inclusifs. “En ce jour, j'aimerais sensibiliser le pouvoir public et tous ceux qui peuvent contribuer à faciliter l'accès aux différentes thérapies pour que tous les enfants autistes malagasy puissent être accompagnés. Ils sont nombreux dans la société et à ma connaissance, Antananarivo est la seule ville où il y a tous les spécialistes, dont ceux de l'ergothérapie, l'orthophonie, la psychomotricité, la pédopsychiatrie, etc.”, sensibilise notre interlocutrice. Quoi qu’il en soit, la JMSA constitue une occasion d’agir ensemble pour soutenir les personnes autistes et d’œuvrer afin de créer une société inclusive.  

Patricia R.

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Editorial

  • Signal fort !
    Les riziculteurs d’Ambohijanahary, District d’Amparafaravola (Ambatondrazaka) – Région d’Alaotra – Mangoro, ont procédé à la récolte du riz, espèce hybride. Pour une première récolte, c’en est une réussite. En effet, les producteurs d’Ambohijanahary ont réalisé de rendements record si exceptionnels avec 8,6 tonnes à l’hectare. Du signal fort annonçant du début effectif du redressement, et ce, pour atteindre, entre autres, l’autosuffisance alimentaire. Un des objectifs vitaux du régime Orange en place. Tahian’Ny Avo Razanamahefa, secrétaire d’Etat en charge de la souveraineté alimentaire se dépêchait sur place pour constater de visu et superviser la récolte en présence des riziculteurs et autorités locales. Cela me rappelle le bon vieux temps des années de prospérité agricole du pays. Au cours d’une grandiose cérémonie pleine de symboles et de fierté que présidait le Président de la République, feu Philibert Tsiranana, il y avait eu la fête des prémices du riz (Santa-bary) sur le jardin…

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